Résumé de la table ronde sur le numérique et les données : le 10 septembre 2018 — Montréal (Québec)

Domaine d'intervention —Donner libre cours à l'innovation
Animée par Janie Béïque

Faits saillants des discussions

L'acquisition et le développement de compétences en technologies de l'information sont des enjeux majeurs pour les entreprises canadiennes. Il faut non seulement avoir recours aux talents étrangers mais également veiller à développer des talents locaux. Et la réponse à ce défi passe par l'éducation : former les travailleurs en entreprise en leur fournissant les outils nécessaires pour se développer tout au long de leur carrière et revoir les programmes d'études en les adaptant aux réalités du marché et aux besoins de l'industrie.

Le gouvernement devrait mieux jouer son rôle de sensibilisation et de promotion de ses programmes. Un meilleur accompagnement des entreprises est aussi souhaitable. Il faut encourager le secteur manufacturier à effectuer une transition vers le numérique. Il existe des audits qui permettent de savoir où l'entreprise se situe et ce qu'elle a à faire pour faire cette transition. Le gouvernement devrait offrir un service et le promouvoir, ceci permettrait à l'entreprise de savoir où elle se situe dans la compétition et prendre action pour rester compétitive. Le gouvernement pourrait aussi créer un portail qui mettrait de l'avant des spécialistes qui peuvent faire la mise en place de cette transition avec les gestionnaires. Le gouvernement pourrait sensibiliser davantage les entreprises à adopter le numérique car la plupart de ces entreprises ne connaissent pas tous les avantages que permettent l'adoption du numériques et la création de valeurs aux données en entreprise. Il est important de regarder du côté des PME car elles ont la flexibilité nécessaire pour effectuer la transformation plus rapidement. Le gouvernement doit aider les entreprises à mieux comprendre leur environnement politique (règles, obligations).

Un des participants a aussi mentionné le programme d'innovateurs et d'innovatrices en résidence du Fonds de recherche du Québec pour soutenir l'innovation en santé comme étant un exemple de bonnes pratiques. De donner des bourses à des entrepreneurs et des étudiants pour aller dans les hôpitaux pour pousser leur recherche et comment devenir un meilleur motivateur technologique à l'intérieur d'une entreprise.

Le Canada devrait donner accès aux données, mais avec des limitations. Par exemple, les entreprises devraient avoir à remplir une sorte d'Application Programming Interfaces (API, interfaces de programmation d'applications). Le gouvernement devrait prévoir le cadre de travail pour les données (gestion du consentement, analyse et utilisation de la donnée). Surtout dans le domaine de la santé (pour la recherche médicale) et ce rapidement. Il faut mettre en place des politiques publiques pour l'accès aux données.

L'accès au financement est aussi un défi pour les entreprises. Les entrepreneurs en technologie trouvent difficile d'obtenir du financement au stade pré-commercial. Bien qu'il soit plus facile de se procurer des capitaux à un stade de développement avancé, certains ont quand même du mal à mobiliser le capital nécessaire à leur croissance.

Nous devrons également stimuler la collaboration et la concertation entre les différents acteurs socio-économiques, incluant le gouvernement, les institutions d'enseignement et l'entreprise. Avoir une meilleure synergie entre la grande entreprise et les PME entre autres en partageant les connaissances. Le Canada pourrait promouvoir des histoires à succès et peut-être même mettre des conditions à la subvention. Le but étant que la recherche soit au service des industries et vice-versa pour générer l'innovation et la compétitivité du Canada. Par exemple, Columbia University offre un programme dans lequel les entreprises paient le diplôme et les étudiants travaillent en même temps. À la fin de leurs études, les diplômés obtiennent automatiquement un emploi.

Les participants ont aussi remis en question les mesures d'attraction d'investissements étrangers permettant à des géants mondiaux tel qu'Amazon de faire du gain de capital à l'étranger tout en empêchant les entreprises technologiques canadiennes, pour la grande majorité des PME, d'embaucher les talents dont elles ont besoin afin d'assurer leur compétitivité et leur croissance. En somme, nous devons faire attention aux sociétés étrangères qui s'implantent ici et embauchent nos talents dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre. Nous ne devrions pas utiliser les crédits d'impôts pour attirer ces entreprises.

Possibilités/facteurs/défis essentiels

Adoption du numérique
Encourager le secteur manufacturier à effectuer une transition vers le numérique. Il existe des audits qui permettent de savoir où l'entreprise se situe et ce qu'elle a à faire pour faire cette transition. Le gouvernement devrait offrir un service et le promouvoir, ceci permettrait à l'entreprise de savoir où elle se situe dans la compétition et prendre action pour rester compétitive. Le gouvernement pourrait aussi créer un portail qui mettrait de l'avant des spécialistes qui peuvent faire la mise en place de cette transition avec les gestionnaires. Le gouvernement pourrait sensibiliser davantage les entreprises à adopter le numérique car la plupart de ces entreprises ne connaissent pas les avantages d'une telle transition.
La propriété, gouvernance et accès aux données 
Les participants ont soulignés l'importance de rendre les données accessibles et facilement utilisables. En santé, les chercheurs et médecins doivent pouvoir accéder à une banque de données anonymisées afin de stimuler la recherche médicale. En ce sens, le gouvernement pourrait jouer un rôle clé dans l'accès aux données.
Les compétences numériques
L'accès aux talents est primordial. Pour ce faire, il faut former davantage de talents locaux que ce soit en ayant recours à la formation continu en entreprise ou en revoyant le système d'éducation afin de former adéquatement la main d'œuvre de demain. Certains ont mentionné que le système d'éducation n'est pas conçu pour former les futurs entrepreneurs. La UK Digital Strategy du Royaume-Uni a été cité comme exemple en offrant une formation de base gratuite en numérique pour les adultes ne maîtrisant pas les compétences numériques dont ils ont besoin. Le défi de l'accès aux talents est inévitable, mais deux solutions se présentent à nous pour en réduire les impacts négatifs. Premièrement, le gouvernement devrait proposer des guides qui pourraient sporadiquement accompagner les entrepreneurs. Deuxièmement, le gouvernement pourrait créer une interface d'intelligence artificielle qui aiderait les entreprises à analyser et utiliser les données. Le rôle du gouvernement serait de mettre en lien des gens ou des secteurs qui ne se parlaient pas avant, par des évènements et des subventions à la recherche pour inciter la collaboration. Le manque de formation et de compétence serait contrecarré par la collaboration.
Politiques en matière d'approvisionnement
Les gouvernements doivent revoir leur politique d'achat et encourager davantage les entreprises canadiennes à devenir un fournisseur de l'État. L'exemple de l'Ontario et sa politique d'achat auprès des startups a été cité comme un exemple de bonnes pratiques. L'initiative Solutions innovatrices Canada a été soulevée.
Infrastructure / accès numérique
Tous les Canadiens doivent avoir accès à un service Internet haute vitesse pour pleinement profiter des avantages de l'économie numérique.
Les dispositions législatives et réglementaires du Canada en matière de protection de la vie privée
Les participants ont noté que les lois en places sont bonnes, mais qu'on doit davantage informer les entreprises de leurs existences et diffuser les histoires à succès d'entreprises qui en ont bénéficiées.

Liste des participants

  1. Alta Precision
  2. Fondation Émergence
  3. GSoft
  4. Yaletown Partners
  5. Sun Life Financial
  6. AlayaCare
  7. Upstarted
  8. Prompt
  9. Aimia
  10. Fonds de solidarité FTQ