Résumé de la table ronde sur le numérique et les données : le 12 septembre 2018 — Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard)

Animée par Lisa Setlakwe
Domaine d'intérêt : Le travail de l'avenir

Points saillants de la discussion

Nous sommes au milieu d'une quatrième révolution industrielle. Des emplois sont déplacés, de nouveaux emplois qui exigent de nouvelles compétences sont créés et la nature du travail évolue également. L'évolution de la culture de travail et des modèles d'affaires a modifié ce que nous considérons comme du « travail traditionnel », ce qui a eu des répercussions sur les pratiques d'embauche, l'acquisition de compétences et le niveau de scolarité.

Les entreprises peinent à trouver les bons travailleurs dans certains secteurs et la technologie pourrait aider à combler ces lacunes, libérant ainsi de la main-d'œuvre pour des entreprises plus qualifiées. La technologie est également un outil pour renforcer la capacité, l'efficacité et la compétitivité à l'échelle internationale, mais certaines entreprises hésitent ou ne savent pas trop comment s'y prendre pour mettre ces technologies en œuvre.

Pour tirer profit de la technologie, les Canadiens doivent avoir accès aux talents et aux compétences nécessaires pour s'adapter au marché du travail en pleine évolution. Nous devons également nous assurer de tirer parti des données pour améliorer l'efficacité de nos activités internes et pour mieux comprendre l'économie numérique et ses répercussions.

Thèmes clés

Pénurie de main-d'œuvre qualifiée 
Dans les petites localités, de nombreuses entreprises luttent pour remplacer les travailleurs qualifiés qu'ils ont perdus par attrition, ne laissant aucune place à la croissance. Les établissements d'enseignement postsecondaire ne sont pas aussi réceptifs qu'ils pourraient l'être, en partie à cause d'une culture traditionnelle qui ne facilite pas le changement de cap et de la difficulté à embaucher des enseignants qualifiés.
Besoin de compétences non techniques 
L'automatisation est susceptible de remplacer les tâches les plus répétitives. Les humains sont encore nécessaires pour les compétences interpersonnelles qui peuvent être difficilement reproduites par les robots (intelligence émotionnelle, pensée critique). La formation devrait se concentrer sur ces compétences en plus des compétences techniques plus difficiles.
Nouveaux modèles d'apprentissage 
L'éducation qui prépare à la nouvelle ère numérique exige une approche différente de l'apprentissage, en particulier dans les petites communautés. Les ressources en ligne peuvent servir à enseigner des cours de métiers et de technologie non traditionnels et à communiquer avec des étudiants en région éloignée. L'apprentissage intégré au travail aide à faire découvrir aux étudiants de nouvelles possibilités, il leur permet d'essayer différents domaines et les prépare au travail, et ce, au profit des entreprises locales. Nous devons continuer à développer ces programmes en resserrant les liens entre l'industrie et le milieu universitaire.
Secteurs traditionnels 
Dans le Canada atlantique, les principaux employeurs de personnel dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC) sont des entreprises non technologiques. Les secteurs traditionnels deviennent des industries technologiques, mais nous devons changer cette perception afin de mettre en valeur les possibilités qui s'offrent aux travailleurs hautement qualifiés dans ces domaines.
Les femmes dans les STIM 
On constate toujours un manque de femmes dans les métiers et les domaines des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM), mais il y a aussi une pénurie d'instructrices dans ces domaines au postsecondaire. Il faut exposer davantage les jeunes filles à la technologie.
Données ouvertes 
Les ensembles de données ouvertes offrent la possibilité aux jeunes entreprises de tirer parti des données pour stimuler l'innovation, créer de nouveaux outils et de nouvelles entreprises. Toutefois, le Canada accuse un retard par rapport à de nombreux autres pays en ce qui touche l'accès à des ensembles de données ouvertes et anonymisées.
Collectivités de petite taille 
Les petites collectivités ont des défis particuliers à relever et des possibilités que nous n'avions jamais imaginées jusqu'ici. Elles peuvent faciliter l'accès au soutien par le biais de réseaux plus étroits et offrir un espace intéressant pour mettre à l'essai de nouveaux produits qui pourront être mis en valeur sur des marchés plus importants. Cependant, l'embauche de personnes possédant des compétences numériques est parfois difficile, d'où la nécessité d'élargir le réseau à l'échelle du Canada et d'encourager l'immigration pour compenser le nombre limité de candidats à l'échelle locale. Il faut sensibiliser les étudiants aux possibilités qui s'offrent à eux, car bon nombre d'entre eux croient devoir se tourner vers des marchés plus vastes (Toronto, Montréal, etc.) pour travailler dans les domaines de la technologie.
Capacité des petites entreprises 
Un grand nombre d'excellentes idées ne se concrétisent pas du fait que les petites entreprises n'ont pas les compétences nécessaires pour les mettre en œuvre et les faire croître. Il peut être difficile de faire la part des choses devant toutes les options et les ressources disponibles et de déterminer la meilleure marche à suivre, et c'est pourquoi les petites entreprises bénéficient de programmes de mentorat et d'orientation.
Obstacles à l'adoption 
Certaines personnes sont réticentes à recourir à des solutions automatisées même lorsqu'il est évident qu'elles présentent une plus-value pour leur entreprise. D'aucuns se sont peut-être déjà procuré une technologie qu'ils n'ont pas réussi à intégrer. D'autres encore hésitent peut-être, craignant de répéter la même erreur, et voient ce genre d'investissement comme du gaspillage. Or, il est possible d'atténuer ces réticences en établissant de bonnes relations avec les entreprises et en s'assurant que les solutions sont bien adaptées à leurs problèmes particuliers.
Données privées 
De nombreuses entreprises ne conservent pas de données privées, car cela est jugé trop risqué dans l'environnement actuel. Les données ont de la valeur, mais on ne peut en assurer l'absolue sécurité, car le piratage informatique est de plus en plus sophistiqué et la cybersécurité et le stockage de données de plus en plus complexes. De nombreuses entreprises choisissent de faire appel à des sociétés externes pour gérer leurs données et atténuer les risques liés au stockage des données personnelles.
L'économie des petits boulots 
L'économie des petits boulots où les gens sont essentiellement des « entrepreneurs » occupant des emplois à court terme est en pleine croissance. Bien que cela puisse ne pas être attrayant pour tous les travailleurs, en particulier pour les Canadiens qui ont tendance à vouloir des emplois plus traditionnels et plus sûrs, certains considèrent ces postes comme une option, car ils offrent de la souplesse et permettre à ceux qui ont des compétences très recherchées de toucher un salaire élevé.
Données sur le marché du travail 
Les étudiants veulent se préparer à se trouver un emploi, mais la tâche ne sera pas aisée s'ils connaissent mal le marché du travail. En l'absence d'information sur la taille, la croissance et le potentiel du secteur numérique, il est difficile de prévoir les besoins et les étudiants n'ont d'autre choix que d'essayer de deviner où se trouveront les emplois. C'est un problème dans les petites collectivités comme l'Île-du-Prince-Édouard où l'on peut difficilement extrapoler les données. Nous devons faire davantage pour comprendre le problème et trouver des solutions à l'échelle locale.

Idées et résultats

Inventaire du gouvernement 
Le gouvernement embauche beaucoup de travailleurs qualifiés, mais les petites entreprises peuvent avoir de la difficulté à soutenir la concurrence. Or, il pourrait mettre sur pied un programme d'échange avec un répertoire d'employés qui seraient autorisés à partir travailler pour une entreprise en démarrage, tout en conservant leur sécurité d'emploi, et revenir au gouvernement à la fin du programme.
Grands Défis 
Les gens aiment résoudre des problèmes. Par conséquent, le gouvernement pourrait jouer un rôle de facilitateur en réunissant des personnes aux origines diverses dans le cadre de l'initiative Grands Défis Canada.
Accroître l'intérêt pour les STIM 
Il faut susciter l'intérêt pour les STEM en les rendant « cool ». Le soutien d'initiatives pour les jeunes comme FIRST Robotic challenges, MakerSpace et Expo-sciences du premier ministre aidera à développer la pensée critique dans un environnement amusant. Le fait d'encourager les jeunes à utiliser la technologie pour créer ne les incitera pas nécessairement à faire carrière dans le domaine des STIM, mais ces initiatives auront à tout le moins l'avantage de leur faire acquérir des connaissances en STIM et en technologie.

Liste des participants

  1. Found Network
  2. Food Island Partnership
  3. JD Irving, Ltd.
  4. Holland College
  5. Synapse