Résumé de la table ronde sur le numérique et les données : le 13 septembre 2018 — Québec (Québec)

Domaine d'intervention — Donner libre cours à l'innovation
Animée par Janie Béïque

Faits saillants des discussions

L'innovation doit être vue de façon plus large et elle ne peut pas s'appliquer de la même manière à l'ensemble de l'industrie. Il faut aborder l'innovation secteur par secteur et avoir des approches différentes selon un secteur donné. L'innovation en entreprise s'effectue à tous les niveaux et non seulement dans les produits. À cet effet, l'entreprise peut aussi mettre en place une innovation qui vise ses processus et ses procédés pour augmenter sa productivité. L'innovation en entreprise n'est pas uniquement que l'adoption de technologies et peut s'échelonner sur plusieurs années alors il faut que les entrepreneurs aient accès à des ressources et des initiatives qui s'adaptent à leur rythme.

Nous devons trouver le juste milieu entre la protection de la vie privée des Canadiens et l'exploitation des données pour accélérer l'innovation. Pour ce faire, nous devons nous pencher sur la question de la gouvernance des données et des données ouvertes. Aussi, le gouvernement doit s'assurer d'avoir des dispositions législatives et réglementaires souples en matière de gestion des données ainsi que des directives gouvernant leur application. À cet effet, certains participants ont soulignés que l'encadrement et la législation des données privées était déjà convenables. L'innovation et la protection de la vie privée ne devraient pas s'opposer, mais collaborer pour mobiliser l'innovation en faisant appel à la confiance et à une gestion efficace de données.

Dans un contexte de plein emploi, de population vieillissante et de pénurie de main-d'œuvre qualifiée particulièrement dans le domaine des technologies de l'information, les entreprises s'arrachent les talents comme les informaticiens, les développeurs, les programmeurs et les scientifiques des données. Il faudra ainsi revoir les programmes offerts dans les établissements scolaires en formant la main-d'œuvre de demain en fonction des besoins de l'industrie. Nous devons promouvoir une culture du numérique dans le système d'éducation. Aussi, nous devons mettre l'accent sur la formation en continu dans le entreprises et s'assurer de former la haute gestion en les sensibilisant aux enjeux et opportunités de l'adoption du numérique au sein de leur entreprise. Enfin, les entreprises québécoises se battent pour avoir les talents. Il ne faut pas que le gouvernement encourage les entreprises d'ailleurs avec notre argent à venir prendre nos talents ici (ex. Amazon). Il y a déjà beaucoup de compétition entre les entreprises et les institutions de recherche. Il ne faut pas attirer les entreprises pionnières, mais plutôt les bâtir. Le gouvernement peut aider en ayant des stratégies pour stimuler la croissance des entreprises et les garder ici. Mettre en place des « désincitatifs » aux investissements étrangers pour les entreprises américaines qui veulent acheter nos entreprises ou venir s'installer ici. Mettre à la disposition davantage de capitaux aux entreprises bâties ici et qui font des affaires ici.

Les programmes fédéraux comme le Programme d'aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherche du Canada et le Fonds de technologies du développement durable de Technologies du développement durable Canada sont appréciés des participants. Le programme PARI par exemple est simple et facile à utiliser quoiqu'il devrait s'adapter à l'évolution des technologies numériques en supportant davantage les projets liés au développement de « software »et en favorisant l'adoption du numérique et non seulement des projets liés à la recherche appliquée.

Il faut pousser les organismes qui ont des bons programmes de collaboration entre les institutions académiques et les entreprises. Il faut encourager la collaboration, le maillage entre les entreprises et créer des réseaux de mentorat.

Possibilités/facteurs/défis essentiels

Commercialisation de l'innovation
Les participants ont également souligné que les entreprises innovent suffisamment en investissant, entre autres, dans la recherche et développement. Le défi réside plutôt dans l'exécution de l'innovation ou sa commercialisation.
L'intelligence artificielle (IA)
Le Canada est perçu comme chef de file mondial en matière d'IA. Cependant, le succès de l'IA est largement fonction de l'accès à des sources importantes de données. Si nous ne sommes pas en mesure de fournir les grandes banques de données dont l'IA a besoin, nous courons le risque de perdre des entreprises et investissements au profit d'autres marchés, et de réduire l'innovation dans l'ensemble de l'économie. Certains participants ont salué les bénéfices déjà notables de la Supergrappe des chaînes d'approvisionnement axées sur l'IA (SCALE.AI) qui renforce la collaboration et le dialogue entre les joueurs de l'IA au Québec. Un participant mentionne toutefois que le Canada deviendra un vrai leader en IA que lorsqu'il arrêtera de donner sa propriété intellectuelle aux autres pays. Pour l'instant on ne monétise pas l'IA et on ne crée pas de richesse au Canada. Il faut déployer le l'IA dans les entreprises d'ici.
La propriété intellectuelle (PI) 
La PI est un moteur du développement économique, de prospérité et de création de richesse. Nous vivons dans un monde où les avancées technologiques se font de plus en plus rapidement où il est nécessaire que le Canada se dote de mesures efficaces pour protéger la PI et l'exploiter afin de créer un maximum de richesse. La création d'emploi n'est plus un indicateur de croissance économique.
La politique d'achat du gouvernement 
Le gouvernement doit revoir sa politique d'achatet encourager davantage les entreprises canadiennes à devenir un fournisseur de l'État. Bien que l'initiative Solutions innovatrices Canada a été mentionnée comme étant une façon d'encourager l'approvisionnement auprès d'entreprises, peu de gens connaissent son existence.
Les compétences numériques
Les compétences numériques, en particulier celles liées à l'infonuagique, à l'IA et à l'apprentissage machine, revêtent une importance cruciale pour l'avenir du travail et la prospérité de notre pays. Les jeunes Canadiens doivent pouvoir accéder à un apprentissage numérique avant d'entreprendre des études postsecondaires. Et même les experts ont besoin de formation. Il y a un manque d'accompagnement même directement dans l'industrie. Quelles compétences devraient avoir les employés pour avancer dans ce processus de virage au numérique. Le facteur humain est le facteur décisif. La culture organisationnelle doit évoluer intégralement. Le gouvernement devrait avoir une stratégie autour des talents.

Idées/Résultats

Encadrement et législation des données
Les lois canadiennes sont déjà bonnes. On pourrait simplement envisager un guide national qui énonce les principes de base du numérique et des données, notamment la propriété et l'utilisation des données privées.
Compétences / Main d'œuvre qualifiée
Il faut trouver le moyen d'attirer davantage de talents étrangers et de la retenir. La rareté du talent est l'enjeu principal des entreprises en TIC. Il faut reconnaître la valeur qu'ils apportent et en former davantage en prônant une culture du numérique en éducation. Il faut un facilitateur d'immigration des talents, il faut simplifier l'immigration des étudiants pour les stages, il faut enlever les barrières à l'entrée pour ces talents. Il est primordial de transformer les programmes universitaires en programme collaboratif avec les entreprises. Il faut voir ce dont les entreprises ont besoin comme formation.
Adoption du numérique 
Il faut encourager les entreprises à faire cette transition vers le numérique. Les entreprises ne sont pas nécessairement réticentes, mais ils ne savent pas par quoi commencer. Il faut « dé-risquer » par des programmes gouvernementaux (comme « mon premier robot ») et ainsi réduire le risque en capital et en temps. L'entreprise n'a souvent pas conscience de l'état des lieux à l'interne. Il ne faut pas voir l'innovation comme nécessaire à la base, mais plutôt établir un diagnostic avant. Il faut voir où est le problème de croissance et ensuite trouver la technologie qui adresse cette problématique.

Attendee List

  1. DimOnOff
  2. Réseau Trans-tech
  3. Québec International
  4. Commission de l'éthique en science et en technologie
  5. Alworx
  6. Institut Technologies de l'information et société (ITIS)
  7. Ingeno
  8. Petalmd
  9. Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ)
  10. Ville de Québec
  11. Fonds InnovExport
  12. Inno-Centre
  13. Chambre de commerce et d'industrie de Québec
  14. Teraxion
  15. Commission de l'éthique en science et en technologie
  16. CEFRIO
  17. Groupe Optel
  18. Fonds de solidarité FTQ
  19. Coveo