Animée par Janie Béïque
Secteurs d'intérêt : Le travail de l'avenir

Points saillants de la discussion
L'espace numérique évolue rapidement et nous ne pouvons pas nous permettre d'être à la traîne. Des entreprises et des professions qui n'existaient pas auparavant se profilent à l'horizon et, dans cette nouvelle économie, il nous faudra accroître notre compétitivité à l'échelle mondiale. Aborder le travail de l'avenir est complexe et ne peut se faire du jour au lendemain. Nous devons reconnaître que certains secteurs en sont à des niveaux d'adoption différents et que chacun fait face à des défis différents. Une approche doit comporter de multiples facettes et la mise en place de programmes de qualité, évolutifs et adaptables, nécessite un ensemble de politiques à plus long terme.
Cette question nécessitera également une approche en partenariat. Le gouvernement doit être agile et mettre en place des structures souples et adaptables. Il faut donner à l'industrie la capacité de résoudre ses propres problèmes et d'élaborer des réponses qui permettent de relever les défis à tous les niveaux et les trajectoires de carrière (requalification, perfectionnement professionnel, etc.).
Les jeunes Canadiens grandiront dans un monde de plus en plus axé sur le numérique, mais nous devons tout de même veiller à ce que les enfants apprennent la polyvalence, car le rythme rapide de la technologie numérique fait en sorte que ceux qui réussissent sont ceux qui sont les mieux en mesure de s'adapter. Nous devons également veiller à ce que les établissements d'enseignement postsecondaire soient réceptifs et qu'ils facilitent les partenariats entre les entreprises et le milieu universitaire afin de combler les lacunes en matière de compétences. Enfin, nous devons nous répondre aux besoins des gens qui sont déjà sur le marché du travail et qui ont besoin d'acquérir des compétences de base en littératie numérique et de se recycler dans une ère de perturbations.
Possibilités, prises en considération et défis clés
- Déplacement
- Les emplois déplacés sont peut-être plus fréquents que les pertes totales d'emplois. L'adoption de nouvelles technologies peut libérer des efforts qui pourront être déployés à d'autres fins. Cependant, pour y parvenir, les personnes devront être prêtes à se déplacer et ne pas avoir peur de perdre son emploi. La formation devrait également mettre l'accent sur des compétences exclusivement humaines qui ne peuvent être remplacées par l'automatisation.
- Compétences holistiques
- Les entreprises ont identifié les principales compétences qui font défaut, notamment le travail d'équipe, la communication, la résolution de problèmes, la capacité d'analyse et la résilience. Les compétences techniques et en STEM sont toujours aussi importantes, mais elles doivent être accompagnées de compétences générales. La formation devrait inclure des compétences habilitantes, qui permettent aux gens de s'adapter aux moteurs du changement tels que la technologie. Les gens devraient être amenés à continuellement renforcer cette compétence tout au long de leur carrière.
- Littératie numérique
- Il y a une polarisation des compétences au Canada. Dans l'économie numérique, même les emplois peu qualifiés exigent un certain niveau de culture numérique. C'est problématique pour les personnes dont les connaissances en cette matière sont faibles, surtout chez les personnes vulnérables comme les populations autochtones vivant dans les réserves.
- Secteurs non traditionnels
- Les personnes technologiquement avisées ne pensent pas nécessairement à intégrer leurs compétences dans des secteurs non traditionnels (p. ex. les mines, les ressources naturelles, les banques, etc.). Il faut faire la promotion de ces perspectives de carrière.
- Renforcement des capacités
- Il faut soutenir le développement des compétences numériques des entreprises et des entrepreneurs, en particulier chez les entrepreneurs plus âgés et les gens qui vivent dans des régions rurales et éloignées qui peinent à se connecter. Bon nombre d'entre eux sont ont du mal à passer au numérique, alors que cela les aiderait à faire croître leur entreprise (p. ex. la création d'un site Web, la vente en ligne, l'utilisation du stockage dans les nuages, etc.).
- Accessibilité
- Le vieillissement de la population entraîne une augmentation du nombre de personnes vivant avec un handicap. Les questions d'accessibilité peuvent être coûteuses et de nombreux programmes de technologies d'adaptation n'ont pas suivi l'évolution des besoins. L'accessibilité peut également empêcher les personnes qui sont handicapées de participer à des programmes d'éducation ou de formation. Les outils et les ressources numériques doivent tenir compte dès le départ des besoins en matière d'accessibilité.
- Diversité
- Le besoin d'une plus grande diversité dans l'enseignement des STIM et sur le lieu de travail se fait sentir, car les femmes, les personnes handicapées, les peuples autochtones, etc. conçoivent la technologie différemment et apportent en ce sens une nouvelle perspective. Sur le lieu de travail, bien que l'on s'efforce d'atteindre les objectifs d'inclusion, un changement culturel s'impose. Il faut s'assurer que l'environnement soit accueillant pour retenir les travailleurs.
- Culture
- Nous pouvons encourager la formation, la requalification et l'amélioration des compétences, mais la gestion du changement est un élément qui, bien qu'il soit important, est souvent négligé. L'industrie doit commencer à se préparer dès maintenant, mais les gens sont souvent réticents au changement. Il faut examiner la situation à travers la lentille de la nature humaine pour faire valoir l'intérêt de ces changements.
- Travailleurs qualifiés
- Nous devons non seulement trouver des façons d'attirer des travailleurs qualifiés et les garder au Canada, mais aussi renforcer notre propre capacité. Afin de former nos futurs chefs de file stratégiques, nous devrions intégrer dans l'enseignement les principes de l'innovation, la technologie numérique et une perspective mondiale, et ce, dès le plus jeune âge. Nous devons également reconnaître que certaines entreprises s'éloignent de l'embauche fondée sur la diplomation et se concentrent plutôt sur les compétences, car certaines, plus techniques, ne nécessitent pas de formation officielle.
- L'économie des petits boulots
- De nombreuses personnes occupent maintenant des emplois non traditionnels. Le gouvernement a un rôle à jouer dans la détermination des droits et de l'obligation de protéger les travailleurs de ces nouvelles industries. Nous devons également tenir compte des répercussions sociales de ces changements et des changements qu'ils apportent dans le fonctionnement de notre économie.
- Mettre l'accent sur les forces
- Le Canada a une économie de petite taille et doit donc se concentrer sur les secteurs où il est déjà concurrentiel (p. ex. les ressources naturelles). Pour maintenir une croissance durable, nous devrions nous concentrer sur la meilleure façon dont les secteurs clés peuvent intégrer la technologie.
- Paysage de la réglementation
- Le gouvernement peut aider les entreprises à tirer profit des progrès technologiques en les aidant à ouvrir la voie. En réagissant rapidement au moyen d'un régime de réglementation souple, puis en retirant par la suite, le gouvernement peut aider à créer les conditions propices au succès des Canadiens (p. ex. la technologie des véhicules autonomes).
Idées et résultats
- Bons d'études permanents
- Pour aider à bâtir une culture d'apprentissage permanent, le Canada pourrait envisager de mettre en œuvre un programme semblable au SkillsFuture Credit de Singapour. En adoptant une approche fondée sur le partenariat, le gouvernement et l'industrie pourraient alimenter un fonds dans lequel les adultes puiseraient pour couvrir les dépenses de formation liées à l'acquisition de compétences approuvées.
- Décomposer les programmes
- Les établissements d'enseignement postsecondaire pourraient repenser la façon dont ils distribuent les crédits. Afin d'offrir plus de souplesse et de permettre l'acquisition de compétences plus rapidement, ils pourraient revoir les composantes des programmes et permettre ainsi l'acquisition de compétences mieux adaptées.
- Apprentissage intégré
- Il faut négocier des ententes avec les établissements d'enseignement postsecondaire et les entreprises afin d'intégrer les classes au sein de l'organisation. Ainsi, les étudiants pourraient assister aux cours sur place, acquérir de l'expérience grâce à l'apprentissage intégré au travail et avoir la garantie d'un emploi au sein de l'entreprise une fois leur diplôme obtenu. Partant, les entreprises bénéficieraient de personnes hautement qualifiées qui répondent à leurs besoins.
- Espaces de collaboration accrus
- Afin de rapprocher l'offre et la demande sur le marché du travail et de promouvoir la commercialisation, il faudrait créer davantage de centres de productivité et d'innovation qui rassemblent des clients de l'industrie, des chercheurs et des experts pour résoudre les problèmes. Il faudrait en outre permettre aux étudiants de travailler dans ces espaces pour qu'ils acquièrent de l'expérience dans la résolution des véritables problèmes et ainsi accroître la réactivité en étant connecté à l'économie locale.
- Tirer parti des fonds existants
- Le gouvernement pourrait chercher à tirer parti des engagements de financement déjà pris (p. ex. le financement des supergrappes, le Fonds d'innovation stratégique, etc.) afin de s'assurer que les bénéficiaires envisagent certaines mesures de formation professionnelle (programmes de recyclage, intégration des divers travailleurs, etc.).
- Établir des partenariats
- En ce qui concerne les compétences, la coordination entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, ainsi que les partenariats avec l'industrie et le milieu universitaire sont essentiels. Le gouvernement pourrait jouer un rôle dans l'établissement de plateformes pour faciliter et promouvoir ces collaborations.
- Camps d'entraînement numériques
- Les camps d'entraînement numériques où les participants ont accès à des compétences, à des outils et à de la formation numériques dans un format condensé peuvent aider à offrir une formation à l'échelle locale aux entrepreneurs et aux membres de la collectivité.
- Données sur l'emploi
- Le Canada est très présent sur le site d'emploi LinkedIn, ce qui signifie qu'il a accès à de vastes données sur les compétences canadiennes. Le site offre également de l'information sur les offres d'emploi à partir duquel les établissements d'enseignement postsecondaire ou d'autres organismes pourraient puiser pour examiner les lacunes au chapitre des compétences et élaborer des programmes de perfectionnement en conséquence.
- Apprentissage intégré au travail
- Le gouvernement peut continuer à signaler à l'industrie que l'apprentissage intégré au travail est une priorité et continuer à le financer largement. Nous pourrions envisager d'améliorer ce programme, notamment en l'élargissant à d'autres disciplines que les STIM, en intégrant certains éléments pour favoriser une approche holistique des compétences (c.-à-d. en mettant l'accent sur la formation multidisciplinaire) et en le rendant accessible aux étudiants plus âgés pour en faire un mécanisme de recyclage à mi-carrière.
- Établir des liens entre les entrepreneurs et les occasions d'affaires
- Il peut être difficile de faire entendre la voix des petites entreprises dans le domaine de la technologie. Il existe également un fossé entre les entrepreneurs, les programmes et le financement disponibles, mais les communautés en démarrage peuvent agir comme point de convergence en réunissant les soutiens communautaires. Ces réseaux sont généralement locaux, mais ils pourraient être coordonnés à l'échelle nationale pour être concurrentiels à l'échelle mondiale.
- Formation en ligne
- Les universités, les collèges et les ressources en ligne offrent de plus en plus de possibilités de formation. Ces possibilités d'apprentissage en ligne pourraient devenir accessibles à ceux qui ont besoin de recyclage.
Liste des participants
- Chambre de commerce
- Centre international de coopération technique
- Association canadienne des télécommunications sans fil (ACTS)
- Comptables professionnels agréés
- The Trenchant Group
- Ingénieurs Canada
- Startup Canada
- 3M Canada
- Microsoft Canada
- Polytechnics Canada
- Universités Canada
- Association canadienne de l'électricité
- Forum des politiques publiques
- Conseil canadien des affaires
- Institut national canadien pour les aveugles
- Association des industries aérospatiales