6.5 Services par satellite
6.5.1 Couverture des services par satellite dans le présent rapport
Cette section traite de tous les systèmes de communication commerciaux qui ont recours à la transmission par satellite.
Les analyses et les résultats portent sur les trois catégories de services de communications par satellite suivantes :
- Service mobile par satellite (SMS);
- Service fixe large bande par satellite;
- Service fixe par satellite (tuyau coudé).
Cette section présente aussi les renseignements d'appui provenant des commentaires des intervenants et de la recherche technique sur la radiodiffusion directe à domicile (RRD) par satellite pour ce qui a trait aux créneaux orbitaux et aux bandes de fréquencesNote de bas de page 28.
Le tableau ci-dessous contient la synthèse de la classification des services de communications par satellite et des services de radiodiffusion utilisée dans ce rapport, indiquant où l'on peut trouver chaque service et les correspondances avec d'autres classes utilisées pour les services par satellite.
Classification et terminologie utilisée dans ce rapport | Méthode utilisée | Où se trouve l'analyse correspondante? | Où se trouvent les données des intervenants et de la recherche technique? | Correspondance avec SRS/SMS/ SFS |
---|---|---|---|---|
Service mobile par satellite (SMS) | Modèle PRISM – Module Communications par satellite | 6.5.4 Communications par satellite | "> 6.5 Communications par satellite | SMS |
Service fixe large bande par satellite | Modèle PRISM – Module Communications par satellite | 6.5.4 Communications par satellite | SFS (partie) | |
Service fixe par satellite en tuyau coudé | Analyse de haut niveau | 6.5.5 Communications par satellite | RDD par satellite | |
SFS (tout sauf fixe large bande) | Modèle PRISM – Module Radiodiffusion | 6.4 Services de radiodiffusion | SRS |
6.5.2 Aperçu général
En raison de la vaste étendue du territoire canadien, les communications par satellite continuent de jouer un rôle essentiel dans la fourniture de services de télécommunications à toutes les régions du pays. Voici quelques exemples des principales utilisations :
- Liaison des communautés éloignées et du Nord avec le Sud du Canada;
- Livraison de programmes de radiodiffusion aux têtes de lignes de CATV;
- Fourniture de réseaux de programmation de radiodiffusion;
- Distribution de services RDD par satellite;
- Fourniture de réseaux VSAT commerciaux;
- Prestation de services d'accès Internet large bande dans les régions rurales éloignées;
- Fourniture de communications gouvernementales spécialisées;
- Prestation de services mobiles par satellite.
Quatre catégories de services par satellite sont traitées dans ce rapport :
- Service large bande par satellite (modélisé dans cette section);
- Service mobile par satellite (modélisé dans cette section);
- Service fixe par satellite en tuyau coudé (analysé dans cette section);
- Service de RDD par satellite (modélisé dans la section 6.4, sous Radiodiffusion).
Depuis dix ans, de nouveaux réseaux satellitaires canadiens ont été construits ou autorisés, notamment pour les services suivants :
- Service fixe large bande par satellite dans les bandes Ka (19,7-20,2 GHz et 29,5-30,0 GHz);
- Service fixe par satellite en tuyau coudé dans les bandes C (4/6 GHz), dans les bandes Ku de service fixe (11/18 GHz) par satellite pour une gamme de services de télécommunications commerciaux;
- Radiodiffusion directe à domicile (RDD) par satellite dans la bande Ku de radiodiffusion (12,2 12,7 GHz) et Ka de radiodiffusion (17,3-17,8 GHz);
- Aussi, de nouveaux réseaux de communications pour le service mobile par satellite ont été réalisés dans la bande L (1,5/1,6 GHz) et dans la bande 2 GHz pour desservir le Canada, les États-Unis et d'autres marchés.
À titre indicatif, voici un résumé de l'inventaire des satellites canadiens par bande de fréquences et par créneau orbital géostationnaire :
- De nouveaux réseaux satellitaires du service fixe, en « tuyau coudé », fonctionnent actuellement dans trois créneaux orbitaux principaux (fournissant une couverture au Canada et à l'étranger) dans les bandes classiques C et Ku;
- De nouveaux réseaux satellitaires du service fixe large bande sont autorisés dans quatre créneaux orbitaux dans la bande Ka;
- Des réseaux satellitaires de RDD fonctionnent dans cinq créneaux orbitaux dans les bandes Ku;
- Aussi, des réseaux satellitaires de RDD ont été autorisés dans sept créneaux orbitaux dans les bandes Ka, mais ne sont pas encore déployés;
- De nouveaux réseaux satellitaires du service mobile par satellite fonctionnent dans la bande L et dans la bande 2 GHz.
Un grand pourcentage de la récente capacité satellite canadienne est engagé pour servir le marché américain. Toutefois, ce service est assujetti par condition de licence au maintien d'une capacité suffisante pour desservir le secteur canadien de la radiodiffusion. Cela comprend, en particulier, les services canadiens de RDD par satellite et le transport de programmes de télévision, qui ont historiquement consommé plus de 60 % de la capacité du service fixe par satellite du pays. Outre les satellites de communications canadiens, un grand nombre de satellites étrangers (plus de 50) sont autorisés à exploiter le marché canadien des services de télécommunications, d'accès large bande et mobiles.
6.5.3 Inventaire du spectre et utilisation du spectre
Le chapitre 7.0 du rapport d'inventaire contient la liste des satellites canadiens et étrangers en service et autorisés à desservir le marché canadien. Pour simplifier, les données des figures 7.3 à 7.8 du rapport sont résumées dans le tableau 6.5.1, ci-dessous.
Type de satellite (orbite-bande) | Satellites canadiens en service (orbite-bande) | Satellites canadien - autorisés | Satellites étrangers en service | Satellites étrangers à mettre en place |
---|---|---|---|---|
Sat. tuyau coudé fixe; bande C | 4 | 0 | 53 | 0 |
Sat. tuyau coudé fixe; bande Ku | 4 | 0 | 52 | 0 |
Sat. tuyau coudé fixe; Ku étendue | 2 | 1 | 24 | 0 |
Sat. large bande fixe; bande Ka | 5 | 3 | 6 | |
SRD; bande Ku | 7 | 1 | ||
SRD; bande Ka | 0 | 7 | ||
LEO-SMS 1,6/2,4 GHz | 0 | 0 | 2 | |
SMS- bande L; 1,5/1,6 GHz | 1 | 4 | 1 | |
SMS 2 GHz | 1 | 1 |
Source: rapport d'inventaire
6.5.4 Analyse de l'apport des intervenants et de la recherche
Commentaires des intervenants
Généralités
- D'après un exploitant de réseau satellitaire, il existe une demande de capacité supplémentaire non satisfaite pour répondre aux besoins des services de radiodiffusion, large bande et VSAT dans le marché canadien. Par exemple, les deux radiodiffuseurs par SRD n'ont pas obtenu de capacité pour les centaines de radiodiffusions de catégorie 2 autorisées par licence par le CRTC (programmes spécialisés et payants numériques). Il existe une demande importante non satisfaite pour un service VSAT large bande dans la bande Ka et pour une certaine utilisation des satellites américains et du SFS.
- L'exploitant mentionné ci-dessus croit aussi que, compte tenu des longs délais inhérents au développement lié au spectre de satellite, une analyse de la demande sur dix ans serait plus utile que l'analyse courante portant sur une période de cinq ans.
- De plus, on suggère qu'étant donné la conjoncture économique régnant sur le marché canadien, les exploitants de satellites du pays éprouvent de la difficulté à intéresser les réseaux satellitaires canadiens à s'engager dans de nouveaux programmes de croissance dans un avenir proche.
- Le point de vue d'un exploitant de satellite sur cette question est qu'Industrie Canada a attribué suffisamment de fréquences satellite aux deux exploitants d'installations de SFS/SRS canadiens pour répondre à la demande de services par satellite à court terme.
Service fixe large bande par satellite
- De l'avis d'un fournisseur de service, les études de marché indiquent que la demande mondiale de fourniture d'accès large bande augmentera de plus de 38 % par an au cours des dix prochaines années. Une capacité approchant les 350 Gbit/s sera nécessaire d'ici à 2019 pour servir le nombre prévu d'abonnés de la large bande. C'est l'équivalent d'environ 100 satellites (à 2 Mbit/s par MHz) si on suppose que l'abonné moyen consommera moins de 100 kbit/s (plus précisément entre 60 et 70 kbit/s) en 2019.
- Le fournisseur de service estime qu'un million d'entreprises et de foyers canadiens voudront obtenir le service large bande par satellite au cours des dix prochaines années. Ces utilisateurs n'ont pas d'accès (sauf l'accès commuté) ou ont un service haute vitesse seulement (mais non large bande, qui est défini comme assurant un débit d'au moins 1,5 Mbit/s).
- Un fournisseur de service large bande indique qu'il obtient de 10 à 15 % de sa capacité large bande dans la bande Ka auprès de deux satellites américains. Cette capacité répondra aux plans à court terme (trois ans) du fournisseur, mais elle ne suffira pas pour satisfaire à ses besoins à moyen et à long terme.
- À titre d'exemple, le fournisseur de service large bande indique que ViaSat et Hughes se préparent à lancer des satellites à grand débit pour fournir des services large bande économiques aux États-Unis. Les deux exploitants étrangers ont conçu des faisceaux destinés à couvrir les zones densément peuplées du sud du Canada (moyennant un supplément de coût minime par rapport à l'ensemble du programme de satellites). Un seul fournisseur de service canadien s'est procuré de la capacité satellite sur ces « faisceaux canadiens » auprès des deux exploitants de satellites étrangers. Toutefois, ce développement a pour conséquence que les faisceaux canadiens des exploitants étrangers ne couvriront pas les services large bande destinés aux Canadiens vivant dans les régions rurales et éloignées (y compris dans le Grand Nord).
- L'accès Internet haute vitesse dans les régions rurales et éloignées suscitera de la demande de spectre SFS.
- La migration des services VSAT et large bande des charges utiles de satellites classiques aux satellites à haut débit exploitant les fréquences du SFS dans la bande Ka;
- Le déploiement continu des technologies terrestres et sans fil pourrait réduire la demande de services large bande et sans fil par satellite dans les régions rurales et éloignées du Canada.
Radiodiffusion directe à domicile (RDD) par satellite
Voici quelques-unes des tendances qui se dessinent d'après les exploitants de SRD :
- La demande continue de programmation de TVHD et 3D fait grimper la demande de spectre satellite du SFS et du SRS.
- La migration possible des abonnés de la télé par câble/SRD à la TVIP par liaisons filaires peut avoir une incidence négative sur la demande de spectre satellite du SFS et du SRS.
- Sauf pour l'augmentation prévue de la prestation de service Internet par satellite dans certaines régions éloignées dans l'avenir, la demande la plus forte en capacité satellite proviendra de la vidéo, nommément MPEG 4, et de la programmation haute définition.
- Un exploitant de réseau satellitaire indique qu'Industrie Canada a fait de l'excellent travail pour l'obtention de spectre SFS et SRS à l'usage des exploitants de satellites canadiens dans le marché canadien et dans les Amériques. L'exploitant de satellite a un carnet de développement de spectre de satellite suffisamment rempli pour répondre aux besoins prochains du marché.
- Un nouveau satellite SRS a été lancé en 2008, mais aucun fournisseur de service RDD canadien n'a exprimé d'intérêt pour sa capacité pour le marché canadien.
- Les fournisseurs de service RDD canadiens semblent satisfaits de leur capacité orbitale courante et de leur supplément de capacité limité en construction. Toutefois, la demande continue de services de TVHD et 3D peut entraîner à la hausse la demande de nouveau spectre au Canada au cours des cinq à dix prochaines années. Le problème est que les fournisseurs canadiens de service par satellite semblent peu enclins à s'engager à augmenter la capacité pour répondre à la demande des consommateurs, des entreprises et des administrations pour les services par satellite.
Service mobile par satellite (SMS)
- La nouvelle génération de satellites du SMS de bande L a recours à des blocs de fréquences contigus de 1,25 à 10 MHz. Planifiée depuis le milieu des années 1990, cette génération de satellites devrait fournir de 10 à 15 ans de service. La bande L du SMS est partagée entre plusieurs exploitants, dont certaines utilisent des satellites SMS de première génération.
- Les satellites du service mobile de nouvelle génération seront en mesure de fournir des services de communications mobiles « semblables au cellulaire » aux utilisateurs des régions rurales et éloignées et de prendre en charge une croissance importante. Les utilisateurs des satellites SMS disposeront de largeurs de bande de canal de 1,25 MHz, ce qui constitue un bond formidable par rapport au 6 kHz de largeur de canal des satellites SMS de première génération (>200 fois).
- On prévoit que la demande globale de service mobile vocal par satellite au Canada va augmenter de 10 % à 15% au cours des cinq prochaines années. Les appareils bimodes pour SMS et ATC terrestre (opération cellulaire) pourraient faire croître l'adhésion aux services vocaux de 75 % sur la même période et de plus de 400 % au cours des dix prochaines années.
- On prévoit que le nombre d'appareils SMS aura doublé en 2015 et que les services de données SMS connaîtront une croissance de 350 % d'ici à 2020.
- Le SMS à venir dans la bande X fournira de la capacité supplémentaire pour les services.
Recherche
Service fixe large bande par satellite
Comme première étape, nous avons établi la part que représentent les installations satellitaires de service fixe large bande dans l'ensemble du marché de l'accès Internet fixe large bande. La vaste majorité des Canadiens reçoit le service par l'intermédiaire d'installations filaires (modem câble et DSL) et d'installations AFSF (décrites dans la section sur l'AFSF).
Le point de départ pour l'estimation des volumes de trafic et des nombres d'abonnés a été les données du rapport annuel du CRTC sur l'état des éléments suivant : abonnements à la large bande, types d'installations, nombre de foyers ayant déjà accès à diverses installations d'accès, consommation moyenne de large bande par abonné et autres éléments utiles. En outre, certains fournisseurs de service ont présenté des observations sur les services large bande par satellite utilisés pour fournir l'accès large bande et sur les opportunités économiques que représentent pour les satellites large bande les besoins des régions rurales mal servies ou non servies.
En 2009, les installations filaires large bande (modem câble et DSL) de capacité de 1,5 Mbit/s et plus étaient à la disposition de 100 % des foyers des zones urbaines et de 82 % des foyers des régions rurales. En conséquence, 18 % des foyers des zones rurales sont considérés comme étant non servis ou mal servis. Dans la section sur l'AFSF, nous avons établi que les installations AFSF et du service large bande par satellite présentaient la meilleure rentabilité pour la desserte du marché rural et que les installations filaires ne constituaient pas une méthode réalisable dans ce marché, pour des raisons techniques et économiques. Ainsi, dans l'évaluation effectuée pour cette étude, l'intérêt central porte sur le nombre d'entreprises et de foyers des régions rurales, particulièrement des zones de densité de population modérée à faible, qui disposent de peu ou d'aucun accès à des installations large bande.
Les installations de service fixe large bande par satellite se composent de satellites en bande Ka (bandes 19/29GHz) évolués, conçus pour assurer une couverture multifaisceaux et dotés de liaisons de connexion et de service, destinés à fournir un service Internet haute vitesse aux domiciles et aux entreprises.
Service mobile par satellite (SMS)
La première étape consiste à évaluer le nombre d'abonnés canadiens ayant présentement accès aux satellites de service mobile. Depuis une dizaine d'années, le secteur du mobile par satellite s'efforce d'atteindre un nombre d'abonnements important. En 2008, la FCC estimait qu'au total, un million d'abonnés du service mobile par satellite accédaient aux services voix et données, par l'intermédiaire de satellites géostationnaires américains de service mobile opérant dans la bande L (1,5/1,6 GHz) et de satellites de service mobile non géostationnaires opérant dans les bandes 1,6/2,4 GHz.
Une nouvelle génération de satellites de service mobile multifaisceaux est lancée dans la bande L et dans la bande de 2 GHz. Ces nouveaux satellites promettent d'améliorer considérablement la qualité et la capacité de débit des services mobiles par satellite. De plus, des dispositions réglementaires ont été prises pour permettre le développement d'une composante auxiliaire terrestre (ATC) (superposition cellulaire mobile) utilisant le spectre SMS et visant à offrir des services intégrés SMS et ATC. Cette méthode permettrait aux abonnés ayant des appareils bimodes d'accéder soit au service SMS, soit au service ATC, suivant le lieu où ils se trouvent et leur préférence. On prévoit que cette intégration aidera à accroître l'adhésion au service mobile par satellite au cours des cinq prochaines années. L'étude estime à environ 100 000 (10 % du marché américain) le nombre actuel d'abonnés au service mobile par satellite de première génération, utilisant des appareils de première génération.
Les satellites et les appareils SMS de nouvelle génération devraient présenter une capacité et des caractéristiques équivalant au 3G (semblables au cellulaire). Avec le temps, la plupart des consommateurs et des entreprises remplaceront leurs anciens dispositifs, dont la fabrication sera progressivement abandonnée.
6.5.5 Service fixe large bande par satellite et service mobile par satellite : demande de service et de spectre
Cette section présente les projections visant le volume de trafic et le nombre d'abonnés que devront prendre en charge le service fixe large bande par satellite et le service mobile par satellite.
Elle indique les hypothèses utilisées pour définir la part de marché de ces deux services, la demande de spectre relative et les résultats des autres scénarios de demande de service.
Nota : Les résultats du service fixe par satellite (tuyau coudé) sont présentés dans cette section et ceux du service de RDD par satellite se trouvent plus haut, dans la section 6.4, Services de radiodiffusion.
Analyse de marché et prévision du nombre d'abonnés
i) Service fixe large bande par satellite
Les services fixes large bande par satellite fournissent des services Internet large bande aux domiciles et dans les lieux de travail, généralement situés dans les régions rurales isolées/éloignées où il n'est pas rentable d'installer des liaisons fixes large bande et AFSF.
Une analyse descendante a été conduite pour prévoir la croissance du nombre d'abonnés à la large bande pris en charge par les diverses technologies au cours des cinq prochaines années.
Dans l'analyse, nous avons établi la part de ce marché desservie par le service fixe large bande par satellite. Nous avons aussi évalué la croissance du nombre d'abonnements, la consommation mensuelle moyenne en Go par abonné, le rapport trafic aval-trafic amont et les types de marchés ruraux auxquels les services large bande par satellite convenaient le mieux (par rapport au service AFSF, par exemple).
Les graphiques qui suivent présentent la synthèse des projections visant le nombre d'abonnés, le volume de trafic de données et le trafic total pour le service large bande par satellite fourni à domicile et à la PME.
La figure 6.5.1 ci-dessous représente le nombre prévu d'abonnements au service fixe large bande par satellite.
Figure 6.5.1 — Prévisions du nombre d'abonnés au service fixe large bande par satellite

Source : recherche et projections de Red Mobile
- Le trafic de données par abonné des services fixes large bande par satellite est inférieur à celui des services AFSF et xDSL/fibres; il augmente de10 Go/mois en 2010, à 25 Go/mois en 2015.
Analyse de marché et prévision du nombre d'abonnés
ii) Service mobile par satellite (SMS)
Les services mobiles par satellite seront centrés sur les nouveaux satellites opérant dans la bande L et de 2 GHz. Sur le plan de la couverture de marché, ces services se concentreront vraisemblablement sur les régions rurales éloignées et isolées, où le cellulaire est peu rentable.
La figure 6.5.2 ci-dessous présente les projections utilisées pour le nombre d'abonnés des services mobiles par satellite. Elle indique une certaine croissance du nombre d'abonnés au cours de la période 2010-2015, accompagnée d'un passage important de l'ancienne technologie (1G) à une technologie plus récente (3G).
Figure 6.5.2 — Nombre d'abonnés du service mobile par satellite, par technologie

Source : projections de Red Mobile
- En 2010, le service mobile de communications par satellite compte 120 000 abonnés, nombre qui augmente à 190 000 en 2015;
- Les services mobiles de communications par satellite génèrent de faibles volumes de trafic vocal, environ 50 à 60 minutes par mois;
- On prévoit que le trafic de données (uniquement pour les abonnés disposant d'appareils de technologie récente) atteindra 40 Mo par abonné par mois en 2015.
Croissance prévue du trafic
On prévoit une croissance du trafic du service fixe large bande par satellite en raison de l'augmentation du nombre d'abonnés et du volume de trafic par abonné.
Dans le cas des services mobiles par satellite, le trafic demeurera à un volume nettement inférieur à celui du trafic des SFS, la croissance des SMS étant largement entraînée par l'arrivée des services mobiles de données, plutôt que par la croissance du nombre d'abonnés.
La figure 6.5.3 ci-dessous indique la croissance du volume de trafic.
Figure 6.5.3 — Services fixe large bande et mobile par satellite, trafic

Source : projections de Red Mobile
Hypothèses clés et relations entre demande de service et demande de spectre
(Services fixe large bande et mobile par satellite)
Les principales hypothèses formulées pour convertir la demande de trafic en demande de spectre sont les suivantes :
- Pour les communications fixes par satellite, le trafic de l'heure de pointe est égal à 2,5 fois la moyenne. Pour le service mobile, il est 3,5 fois supérieur au trafic moyen;
- Une majoration additionnelle de 1,5 fois le trafic est calculée pour prendre en compte la qualité de service et pour les courtes rafales de trafic destinées à servir les abonnés, au besoin;
- La polarisation double est mise en œuvre dans tout le réseau;
- Le facteur de rendement spectral des liaisons descendantes est de 1,5 par polarisation;
- Le facteur de réutilisation des fréquences partout au Canada est de 4 pour le service fixe et de 6 pour le service mobile;
- Le nombre de faisceaux étroits pour le Canada est de 15 pour le service fixe et le service mobile 1G et de 65 pour le mobile 3G. Généralement, chaque satellite est capable d'offrir trois fois ce nombre de faisceaux, mais les deux autres tiers sont attribués au reste du marché nord-américain.
- Des améliorations considérables du rendement spectral pour les communications mobiles par satellite, grâce au passage de la technologie de première génération (livrant 0,06 bit/s/polarisation/Hz) aux satellites de plus récente technologie (livrant 0,65 bit/s/polarisation/Hz).
- Toutes les fréquences de communications par satellite sont appariées.
L'hypothèse relative au nombre de faisceaux étroits est importante et nécessite quelques éclaircissements :
Elle implique que la demande de spectre présentée ici doit être interprétée comme suit : « Demande de spectre au Canada – en MHz x créneaux orbitaux géostationnaires – en tenant pour acquis que le Canada obtient un tiers de la capacité de chaque créneau orbital ».
L'incidence de cette partie de la définition de la demande de spectre est résumée dans l'encadré ci-dessous.
Précisions sur l'hypothèse relative aux faisceaux étroits pour les communications par satellite
Dans cette étude, l'hypothèse visant le nombre de faisceaux étroits prévoit que le Canada continuera d'obtenir le tiers des faisceaux étroits disponibles dans chaque créneau orbital.
Les chiffres réels de la demande de spectre au Canada — si on supposait que le Canada a accès à 100 % de la capacité de chaque créneau orbital — seraient le tiers des valeurs présentées dans cette étude.
Cette méthode de quantification de la demande de spectre canadienne s'applique tant au service fixe large bande par satellite qu'aux services mobiles par satellite.
Demande de spectre : Communications large bande et mobiles par satellite
La figure 6.5.4 ci-dessous représente les projections pour la demande de spectre.
Il est à noter que pour ce service, la demande de spectre est mesurée en MHz x créneaux orbitaux géostationnaires.
Figure 6.5.4 — Services fixe large bande et mobile par satellite, demande de spectre

Source: analyse de Red Mobile et de PA et modélisation PRISM de PA
La croissance de la demande de spectre est alimentée par la croissance du nombre d'abonnés ainsi que du trafic par abonné.
Pour les services mobiles par satellite, le passage aux dernières technologies améliore le rendement spectral. Cette amélioration compense l'incidence de la croissance de trafic. Dans l'ensemble, on prévoit que la demande de spectre demeurera stable, à la valeur de 2010, ou diminuera.
Pour le service fixe large bande par satellite, au cours de la période étudiée, la croissance du volume de trafic entraîne une augmentation proportionnelle de la demande de spectre (exprimée en MHz x COG) nécessaire pour transporter le trafic.
Évaluation des autres scénarios : service fixe large bande et services mobiles par satellite
Les seules différences entre les scénarios qui ont une incidence sur la demande de spectre — quand cette dernière est mesurée en MHz x créneaux orbitaux géostationnaires — se trouvent dans les projections de demande, comme suit :
Scénario 2
- Le nombre d'abonnés du service fixe large bande par satellite augmente à 185 000 en 2015 (plutôt qu'à 160 000) et le volume de trafic par abonné passe à 30 Go/mois (plutôt qu'à 25 Go/mois).
- Le nombre d'abonnés du service mobile par satellite sur technologie 1G diminue à 22 000 en 2015 (plutôt qu'à 30 000) et le nombre d'abonnés sur technologie 3G augmente à 250 000 plutôt qu'à 160 000. Le volume de trafic de données par liaisons descendantes par abonné de technologie 3G augmente à 70 Go/mois (plutôt qu'à 40 Mo/mois).
Scénario 3
- Le nombre d'abonnés du service fixe large bande par satellite augmente à 100 000 en 2015 (plutôt qu'à 160 000) et le volume de trafic par abonné passe à 18 Go/mois (plutôt qu'à 25 Go/mois).
- Le nombre d'abonnés du service mobile par satellite sur technologie 1G diminue à 48 000 en 2015 (plutôt qu'à 30 000) et le nombre d'abonnés sur technologie 3G augmente à 100 000 plutôt qu'à 160 000. Le volume de trafic de données par liaisons descendantes par abonné de technologie 3G augmente à 20 Go/mois (plutôt qu'à 40 Mo/mois).
Résultats comparatifs des scénarios
i) Service fixe large bande par satellite
Les prévisions de volume de trafic et de demande de spectre pour le service fixe large bande par satellite sont représentées respectivement à la figure 6.5.5 et à la figure 6.5.6 ci-dessous.
Figure 6.5.5 — Service fixe large bande par satellite : croissance de trafic, par scénario

Source : Projections Red Mobile
Figure 6.5.6. — Service fixe large bande par satellite : demande de spectre, par scénario

Source : analyse de Red Mobile et de PA et modélisation PRISM de PA
Les différences de croissance de trafic produisent des écarts proportionnels dans la demande de spectre, mesurée en MHz x créneaux orbitaux géostationnaires.
Dans la pratique, ces différences produiraient probablement des écarts de capacité de communications par satellite offerte au marché canadien par rapport aux autres marchés et (à plus long terme) de synchronisation et de capacité de futurs satellites. Comme dans le cas du service cellulaire et de plusieurs autres services, il y a lieu de croire qu'une boucle d'équilibrage entre l'offre et la demande de spectre influera sur le marché.
Résultats comparatifs des scénarios
ii) Services mobiles par satellite (SMS)
Les projections de trafic et de demande de spectre relatives aux services mobiles par satellite sont représentées respectivement à la figure 6.5.7 et à la figure 6.5.8 ci-dessous.
Figure 6.5.7 — Communications mobiles par satellite : croissance de trafic, par scénario

Source: analyse de Red Mobile
Les écarts des prévisions de trafic total sont considérables d'un scénario à l'autre, en raison des différences de nombre d'abonnés et de volume de trafic par abonné décrites plus haut.
Figure 6.5.8. — Services mobiles par satellite : demande de spectre par scénario

Source: analyse de Red Mobile et de PA et modélisation PRISM de PA
Toutefois, et c'est ce qui explique les prévisions visant la demande de spectre, les écarts de croissance du trafic sont dans une large mesure compensés par le rythme du passage à une technologie plus récente, présentant un meilleur rendement spectral.
Le résultat est que les trois scénarios ont des courbes de demande de spectre semblables pour la période 2010-2013, après quoi la demande connaît une croissance lente pour les scénarios 1 et 3, mais rapide pour le scénario 2.
À l'instar des projections de demande de spectre pour le service fixe large bande par satellite, la présence de boucles d'équilibrage peut avoir pour effet de réduire l'écart entre l'offre et la demande de spectre.
6.5.6 Service fixe par satellite en tuyau coudé (bandes C et Ku)
Le Canada dispose de plusieurs satellites commerciaux de service fixe en bande C et en bande Ku classiques, dits « en tuyau coudé », ainsi que d'un grand nombre de satellites de service fixe étrangersNote de bas de page 29 autorisés à desservir le marché canadien des télécommunications dans ces bandes. Ces satellites, y compris les réseaux de satellites canadiens, fournissent des services dans tout le continent nord-américain et dans d'autres régions du monde. Les Amériques sont desservies par ces satellites de services fixes commerciaux, qui sont généralement disposés tous les 2 degrés le long de l'arc de l'orbite des satellites géostationnaires (OSG). Ces satellites, situés sur le secteur d'arc compris entre 70 et 130 degrés de longitude ouest offrent une couverture du Canada allant de bonne à excellente. Ils constituent un vaste bassin de ressources spectre-orbite dans les bandes C et Ku, permettant d'exploiter un grand nombre de services fixes par satellite et fournissent une capacité satellite importante pour la desserte du marché nord-américain, dont le Canada.
Il est difficile de quantifier le trafic réel de communications « canadiennes » transporté par ces nombreux satellites canadiens et étrangers qui desservent un immense marché. Il est également difficile d'évaluer la demande de service canadienne en matière de communications par satellite en « tuyau coudé » du service fixe. Ces satellites fournissent une vaste gamme d'applications de service à de nombreux utilisateurs et revendeurs de services par satellite. Ces communications commerciales peuvent comprendre les éléments suivants :
- Transport du trafic de réseau téléphonique commuté public (RTCP) partout au Canada, y compris dans les communautés du Nord;
- Partage des canaux Internet vers divers concentrateurs, y compris dans les emplacements éloignés;
- Réseaux de communications spécialisés à l'usage des entreprises et des gouvernements;
- Transport de programmes de radiodiffusion, de la production au centre de distribution et à la station de radiodiffusion, y compris le JES (journalisme électronique par satellite);
- Prise en charge de réseaux d'entreprise VSAT;
- Utilisation de satellite pour rétablir les systèmes de relais radioélectriques terrestres à fibres et à hyperfréquences, et autres applications.
Les analystes financiers évaluent périodiquement le marché des services par satellite en termes de capacité satellite (nombre de répéteurs) disponible et de demande du marché en répéteurs. La capacité est fondée sur la demande de service par satellite et sur le nombre de répéteurs programmés pour l'entrée en service au cours des cinq prochaines années. Ces évaluations indiquent qu'il existe une bonne réserve de capacité satellite pour la desserte du marché nord-américain des télécommunications.
Les opinions des exploitants de réseaux satellitaires canadiens sur la capacité des satellites en « tuyau coudé » du service fixe indiquent ce qui suit :
- Des données commerciales d'entreprise rendues publiques par Télésat Canada indiquent que l'utilisation de sa capacité satellite existante sera atteinte à 80 % pour l'Amérique du Nord au début de 2011.
- L'exploitant Ciel Satellite a signalé dans une présentation à Spectre 20/20, en 2010, qu'il prévoyait que la demande de nouveaux satellites pour la desserte de l'Amérique du Nord serait forte et en croissance continue et que le spectre-orbite attribué par le Canada était adéquat pour répondre à la demande de satellites actuelle et future.
- Ciel a présenté les estimations reproduites dans le tableau 6.5.2 ci-dessousNote de bas de page 30, sur la capacité satellite de service fixe (nombre de répéteurs) dont disposent les satellites canadiens pour servir le marché nord-américain dans la bande C et la bande Ku.
Année | Bande C | Bande Ku | Nombre total de répéteurs |
---|---|---|---|
2006 | 60 | 120 | 180 |
2008 | 60 | 130 | 190 |
2010 | 60 | 140 | 200 |
2012 | 60 | 140 | 200 |
2014 | 60 | 140 | 200 |
2016 | 60 | 165 | 225 |
2018 | 60 | 190 | 250 |
Source: présentation à Spectre 20/20
L'étude fournit un aperçu général de la situation des communications par satellite en « tuyau coudé » du service fixe et de la capacité relative accessible auprès des réseaux de satellites canadiens. Plus de 50 satellites de service fixe étrangers étant autorisés à servir le marché canadien dans les diverses bandes, la capacité disponible en nombre de répéteurs pourrait être multipliée par un facteur de 1 à 2, particulièrement pour la desserte du Sud du Canada.
6.5.7 Conclusion
Pour le service mobile par satellite, l'étude prévoit une augmentation du nombre d'abonnés et l'introduction de services de données mobiles à une échelle utilisable. Ces augmentations importantes de volume de trafic sont compensées par le gain de rendement spectral obtenu grâce au passage de la technologie 1G au 3G. L'effet net est que la demande de spectre pour les services mobiles par satellite devrait demeurer assez stable au cours des cinq prochaines années, les abonnés adoptant progressivement la dernière technologie.
Dans le marché du service fixe large bande par satellite, on prévoit la multiplication par quatre du nombre d'abonnés, accompagnée d'une croissance relativement lente (2,5 fois) du volume de trafic de données par abonné. L'effet combiné est une croissance proche du multiple de dix du trafic au cours de la période de cinq ans. Nous ne prévoyons pas de gains à grande échelle du rendement spectral pour ces services au cours de cette période et, en conséquence, la demande de spectre, mesurée en MHz x créneaux orbitaux, suivra vraisemblablement la croissance du trafic.
Un aperçu analytique général a été présenté pour le service fixe par satellite en « tuyau coudé ». En raison du grand nombre de satellites canadiens et étrangers desservant le marché nord-américain, dont fait partie le Canada, il est difficile de quantifier la demande. De plus, de nombreux types de services de télécommunications par satellite sont proposés et il existe un grand nombre d'exploitants de réseaux satellitaires et de fournisseurs de services ainsi qu'un vaste bassin d'utilisateurs du service fixe par satellite. Très peu de données étaient accessibles pour l'étude de la demande de service et de spectre pour cette catégorie de satellites de service fixe.