Profil industriel : Peintures et revêtements

Introduction

L'industrie de la peinture et des revêtements regroupe les fabricants de peinture, de vernis, de laque, de vernis à la gomme laque (shellac) et de teinture. Elle se divise en deux sous-secteurs, à savoir les enduits pour bâtiment et les revêtements industriels, qui se partagent à peu près également la valeur des expéditions. Le sous-secteur du bâtiment est largement tributaire du secteur de la construction, tandis que celui des revêtements industriels dépend surtout des secteurs de l'automobile, des gros appareils ménagers et de l'équipement industriel.

Les enduits pour bâtiment comprennent les peintures pour l'intérieur ou l'extérieur, les apprêts, les peintures d'impression, les vernis et les teintures. Ils sont vendus par des grossistes et des détaillants aux entrepreneurs et aux consommateurs, mais aussi directement, aux grandes entreprises commerciales. Une grande proportion des ventes au détail sont assurées par des grands magasins à succursales comme Canadian Tire, Sears, Wal-Mart et Home Depot, généralement sous les marques de ces détaillants.

Les enduits industriels comprennent les peintures automobiles, les revêtements de boîtes à conserve, les revêtements pour couchage sur bande, les enduits de finition pour meubles et les peintures designalisation routière. La plupart de ces produits sont vendus à l'utilisateur sans intermédiaire.

Les peintures et les enduits sont des produits formulés. La substance de base, connue sous le nom de « liant », constitue l'ingrédient filmogène qui détermine dans une large mesure les caractéristiques de rendement de l'enduit. Autrefois, on utilisait des liants naturels comme les huiles de lin ou de soya. Aujourd'hui, afin d'obtenir un meilleur rendement, on utilise presque toujours des polymères synthétiques, notamment des résines produites en grandes quantités comme les résines alkydes, acryliques, vinyliques, époxydes et uréthanes, ou des résines spéciales produites en petites quantités comme les résines polyesters, phénoliques et siliconiques. Le liant est combiné avec des matières de charge qui augmentent le volume du produit, des pigments qui donnent la coloration et des solvants qui règlent le degré de viscosité. Dans la composition de chaque formule entrent également, selon les besoins, de petites quantités de nombreux autres produits chimiques comme les épaississants, les biocides, les plastifiants, les dispersants, les antimousses, les absorbeurs UV, les siccatifs, les émulsifiants et les adhésifs.

Structure et performance de l'industrie

En 2010, l'industrie canadienne de la peinture et des revêtements comptait 261 établissements qui employaient 5 830 personnes et des expéditions qui se sont élevées à 1,9 milliard de dollars (voir les statistiques principales sur la page SCIAN 32551 Fabrication de peintures et de revêtements). Après la récession mondiale, la demande a continué d'être faible pendant 2010.

La distribution régionale est montrée dans la figure 1.

Figure 1 : Distribution régionale des établissements (en pourcentage de total)

Figure 1 : Distribution régionale des établissements (en pourcentage de total)

Source : Statistics Canada

Description de la Figure 1
Figure 1 : Distribution régionale des établissements (en pourcentage de total)
Région / province Établissements
Source : Statistiques Canada.
Atlantique 1,50
Québec 23,8
Ontario 46,4
Prairies 15,3
Colombie-Britannique 13,0

Il existe une ou deux usines de fabrication dans chaque autres provinces. Cette situation reflète bien le caractère régional de cette industrie où la production des fabricants régionaux a tendance à être expédiée aux clients proches des installations de fabrication. Les grands fabricants d'enduits industriels se trouvent pour la plupart dans le sud de l'Ontario, tandis que certains des grands fabricants d'enduits pour bâtiments ont des usines dans plusieurs provinces. Les producteurs régionaux de peintures pour bâtiments desservent les marchés locaux dans tout le pays et font concurrence aux entreprises d'envergure nationale. La majorité des grandes entreprises (voir le tableau 1) en opération au Canada appartiennent à des multinationales américaines et européennes qui opèrent des filiales ou des coentreprises à travers le monde.

Commerce

Les tendances commerciales sont indiquées à la figure 2. En 2010, les exportations se sont élevées à 271 millions de dollars et des importations ont été évaluées à 990 millions de dollars. Les échanges commerciaux se font principalement avec les États-Unis. En 2010, 93 p. 100 des importations provenaient des États-Unis, alors que 89 p. 100 des exportations leurs étaient destinées.

Figure 2 : Orientation des échanges (en pourcentage de total)

Figure 2 : Orientation des échanges (en pourcentage de total)

Source : Statistics Canada.

Description de la Figure 2
Figure 2 : Orientation des échanges (en pourcentage de total)
Année Importation en tant que pourcentage du marché intérieur Exportation en tant que pourcentage des livraisons Proportion de la balance commerciale par rapport aux livraisons
Source : Statistiques Canada.
2000 39,0 21,6 -28,5
2001 39,3 21,3 -29,8
2002 40,0 21,3 -31,3
2003 38,2 20,2 -29,2
2004 38.6 21,7 -27,6
2005 37,8 21,7 -26,0
2006 38,5 23,2 -25,0
2007 35,5 20,7 -22,9
2008 35,4 19,2 -25,0
2009 32,9 12,5 -30,4
2010 37,9 14,4 -38,0

Selon les termes de l'Accord de libre-échange (ALE) entre le Canada et les États-Unis, les tarifs sur les peintures et les résines utilisées à leur fabrication, sur les marchandises échangés entre le Canada et les États-Unis ont été complètement éliminés le 1er janvier 1993. Selon les termes de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), les tarifs sur les peintures entre le Canada et le Mexique sont déjà éliminés pour tous les produits le 1er janvier 2003.

Technologie

Bien que les procédés de fabrication des peintures et des enduits soient relativement simples, les fabricants doivent néanmoins posséder une connaissance et une expérience approfondies des matières premières, de leur formulation et des techniques d'assemblage. Au Canada, seules quelques entreprises poursuivent des activités de recherche et de développement (R-D) dans ce domaine. La plupart des filiales canadiennes de sociétés étrangères comptent sur leur société mère pour les nouvelles technologies. Quelques-uns des plus grands fabricants d'enduits sont intégrés verticalement, et produisent dans leurs propres usines, au Canada ou à l'étranger, les résines qu'ils utilisent. Pour d'autres entreprises de l'industrie, il existe un degré plus élevé de dépendance à l'égard des fournisseurs de matières premières pour l'introduction de nouvelles technologies. Les entreprises de peinture assument alors la responsabilité de la formulation de ces nouvelles matières premières dans des enduits offrant une amélioration de la performance. Cet aspect de la formulation est où la plupart des entreprises de peinture obtiennent un avantage concurrentiel, en concevant et en produisant des enduits pour satisfaire la demande d'un marché particulier. Le rôle de nouvelles technologies au niveau de la compétitivité d'une entreprise est plus prononcé pour les entreprises de revêtements industriels. Dans le cas des enduits pour bâtiment, il existe un degré plus élevé de similarité des technologies employées par toutes les entreprises et la différentiation de produit est créée par un marketing et un service à la clientèle supérieur.

Défis environnementaux

Les questions de qualité de l'environnement, de santé et de sécurité ont suscité une grande partie du développement technologique en cours. Par exemple, les enduits et les peintures sont aujourd'hui considérés comme des sources importantes de composés organiques volatils (COV) qui, lorsqu'ils se combinent aux oxydes d'azote, contribuent à la formation d'ozone troposphérique (au niveau du sol) dans les régions canadiennes à forte densité de population. Cet ozone cause des problèmes respiratoires, attaque la végétation et contribue à la détérioration des matériaux. Un programme de mesures volontaires a été proposé par l'industrie au Conseil canadien des ministres de l'environnement, pour assurer que les émissions de COV provenant des enduits ne dépassent pas les limites prescrites.

Au cours des vingt dernières années, les formules utilisant l'eau comme principal solvant ont graduellement remplacé celles qui contenaient des solvants pétroliers. En plus de réduire les émissions de COV, les enduits à l'eau sont plus économiques, plus faciles à nettoyer, moins odorants et sèchent plus rapidement. Dans certaines applications toutefois, les résultats désirés ne peuvent être obtenus qu'à l'aide d'enduits contenant des solvants. Des recherches se poursuivent, afin de réduire encore davantage le teneur en solvant tout en conservant les caractéristiques utiles de celui-ci. Les enduits destinés à la cuisson électronique et les enduits en poudre contiennent peu ou pas de solvant, mais nécessitent un matériel d'application spécial, et ne peuvent être employés sur toutes les surfaces.

Un autre problème pour l'environnement est la question associée à la manipulation des peintures recyclées après utilisation. Dans la plupart des ménages vous trouverez des restes de bidons de peinture contenant des quantités résiduelles de peinture liquide. Dans la plupart des juridictions ils ne sont pas acceptés dans les site de décharge en raison de la possibilité de contamination du sol. Donc les restants de peinture sont, dans la plupart des cas, rassemblés dans des dépôts spéciaux avec d'autres produits domestiques dangereux. L'industrie a développé des techniques pour recueillir la peinture de ces dépôts, pour déterminer la contamination et pour reformuler la peinture en produit utilisable. La peinture recyclée peut être produite dans une gamme limitée de couleurs et jusqu'à présent, il a été difficile d'établir des marchés pour ce produit. Quelques municipalités ont développé un programme en circuit fermé pour leurs déchets, et elles rachètent la peinture reformulée proportionnellement à la quantité de déchets de peinture qu'elles recueillent. Bien que la peinture recueillie soit testée, le risque demeure que des produits chimiques indésirables peuvent être présents dans le produit réutilisé. Pour cette raison, on recommande que ces peintures soient utilisées dans des applications extérieures de sorte que les gens ne soient pas exposés aux possibilités d'émissions nocives.

Comparaison entre le Canada et les États-Unis

La valeur des expéditions par employé (ajustée en dollars canadiens constants) a été régulièrement plus élevée dans l'industrie de la peinture aux États-Unis que celle du Canada (figure 3), mais cette différence a disparu recennement.

Figure 3: Comparaison entre le Canada et les États-Unis des livraisons par employé (en milliers de dollars constants 2002 canadiens)

Figure 3: Comparaison entre le Canada et les États-Unis des livraisons par employé (en milliers de dollars constants 2002 canadiens)

Source : Statistique Canada et département américain du commerce

Description de la Figure 3
Figure 3: Comparaison entre le Canada et les États-Unis des livraisons par employé (en milliers de dollars constants 2002 canadiens)
Année Canada États-Unis
Source : Statistiques Canada et le département du commerce des États-Unis.
2000 293,1 572,8
2001 276,6 607,2
2002 325,0 647,9
2003 321,3 616,9
2004 299,0 657,4
2005 294,7 588,3
2006 287,8 523,8
2007 310,1 453,5
2008 261,5 414,1
2009 261,2 437,3

Les salaires moyens aux États-Unis (convertis en dollars canadiens constants) ont également été régulièrement plus élevés que ceux du Canada (figure 4).

Figure 4 : Comparaison entre le Canada et les États-Unis des salaires moyens (en milliers de dollars constant de 2000 canadiens)

Figure 4 : Comparaison entre le Canada et les États-Unis des salaires moyens (en milliers de dollars constant de 2000 canadiens)

Source : Statistique Canada et département américain du commerce.

Description de la Figure 4
Figure 4 : Comparaison entre le Canada et les États-Unis des salaires moyens
(en milliers de dollars constant de 2000 canadiens)
Année Canada États-Unis
Source : Statistiques Canada et le département du commerce des États-Unis.
2000 45,3 65,0
2001 45,6 66,7
2002 49,3 69,5
2003 48,0 62,8
2004 43,9 60,6
2005 44,6 57,1
2006 45,5 52,8
2007 47,4 48,6
2008 45,7 46,7
2009 43,8 53,7

La marge bénéficiaire brute est définie comme étant [(la valeur ajoutée — le total des salaires et traitements)/les expéditions] (figure 5) ont été utilisées comme mesure de base de rentabilité pour l'industrie dans les deux pays. La valeur dans l'industrie canadienne est plus bas que dans les États-Unis.

Figure 5 : Comparison entre le Canada et les États-Unis des marges brutes (en pourcentage de total)

Figure 5 : Comparison entre le Canada et les États-Unis des marges brutes (en pourcentage de total)

Source : Statistique Canada et département américain du commerce

Description de la Figure 5
Figure 5 : Comparison entre le Canada et les États-Unis des marges brutes
(en pourcentage de total)
Année Canada États-Unis
Source : Statistiques Canada et le département du commerce des États-Unis
1995 36,6 42,5
1996 34,9 41,9
1997 36,8 43,9
1998 38,0 42,5
1999 38,9 41,6
2000 38,5 41,5
2001 36,6 44,8
2002 36,6 43,5
2003 37,4 46,7
2004 35,9 48,7
2005 35,3 50,1
2006 33,9 50,0
2007 36,1 46,7
2008 35,5 47,0
2009 32,4 47,8

Perspectives d'avenir

Considérée comme étant une industrie mûre, on prévoit qu'elle continuera de se développer en relation étroite avec la croissance générale de l'économie. Dans l'industrie, il y aura bien entendu, des sous-secteurs qui connaîtront un taux de croissance beaucoup plus rapide. Ces secteurs de croissance plus élevés auront tendance à faire partie des technologies de pointe de l'industrie, où un nouveau type de revêtement est développé en réponse à une meilleure performance ou à une lacune d'un produit plus traditionnel ayant des répercutions sur l'environnement.

Entreprises principales

Tableau 1 : Entreprises principales canadiennes appartenant et opérées par des multinationales américaines et aueropéennes
EntreprisePays d'appartenanceLocation des usines
Akzo NobelPays-BasPrinceville (Québec)
Port Hope et Concord (Ontario)
Toronto (Ontario)
Boucherville (Québec)
Vancouver (Colombie-Britannique)
BASFAllemagneWindsor (Ontario)
Benjamin MooreÉtats-UnisMontréal (Québec)
Cloverdale PaintCanadaSurrey (Colombie-Britannique)
Edmonton (Alberta)
Winnipeg (Manitoba)
DuPontÉtats-UnisAjax (Ontario)
General PaintMexiqueVancouver (Colombie-Britannique)
Rexdale (Ontario)
Guertin Brothers Coatings and SealantsCanadaWinnipeg (Manitoba)
Home HardwareCanadaBurford (Ontario)
Ibis ProductsCanadaScarborough (Ontario)
Northern PaintCanadaWinnipeg (Manitoba)
PPGÉtats-Unis Winnipeg, Manitoba
ProtechCanadaSt-Laurent (Québec)
Montréal (Québec)
SicoPays-BasBeauport (Québec)
Terrebonne (Québec)
Bethridge (Ontario)
Société LaurentideCanadaShawinigan (Québec)
Victoriaville (Québec)
Québec (Québec)
Rimouski (Québec)
ValsparÉtats-UnisKingston (Ontario)

Association industrielle

Association canadienne de l'industrie de la peinture et des revêtements
170, avenue Laurier Ouest, pièce 900
Ottawa (Ontario) K1P 5V5
Téléphone : 613-231-3604
Télécopieur : 613-231-4908
Courriel : cpca@canpaint.com