Journée mondiale des entrepreneurs

Eden Full Goh

Ce qui était au départ un projet de sciences à l'école secondaire pour Eden Full Goh s'est transformé en un organisme mondial sans but lucratif dont bénéficient maintenant plus de 17 000 personnes dans le monde.

Pendant sa jeunesse, à Calgary, en Alberta, Eden cherchait à accroître l'efficience de l'énergie solaire. À l'âge de 10 ans, elle a fabriqué une petite voiture fonctionnant à l'énergie solaire en suivant les directives d'un livre de la bibliothèque. Sa fascination pour cette source d'énergie l'a menée à concevoir un panneau solaire qui suit automatiquement la rotation du soleil. À l'âge de 15 ans, elle a présenté son invention, maintenant appelée le SunSaluter, à la foire scientifique pour les jeunes qui était organisée à Calgary.

Le SunSaluter utilise la gravité ainsi que des matériaux simples pour optimiser la production d'un panneau solaire : la hausse de production peut alors atteindre 30 %! Le dispositif peut aussi être muni d'un filtre à eau pour produire plusieurs litres d'eau potable par jour.

Bien que sa technologie ait reçu des éloges tant des juges que des enseignants et des autres élèves, il a fallu quelques années avant qu'Eden présente sa technologie au monde entier. Elle est allée étudier en génie mécanique à l'Université Princeton, tout en étant barreuse au sein de l'équipe d'aviron universitaire.

Toutefois, ses études ont été mises sur pause en 2011 lorsqu'elle s'est vu remettre une bourse de recherche Thiel. Ce programme de deux ans, fondé par l'entrepreneur américain Peter Thiel, encourage les étudiants menant des études postsecondaires à prendre un congé de l'école pour faire avancer leurs idées d'affaires en leur octroyant une subvention de 100 000 $ US.

Eden a alors quitté Princeton pour se diriger à San Francisco, où elle a breveté sa technologie et fondé SunSaluter (en anglais seulement), un organisme sans but lucratif se vouant à déployer sa technologie dans des pays en développement. La solution, peu coûteuse, se trouve maintenant dans 19 pays, où elle profite à des communautés ayant un accès limité à l'électricité.

Eden a été citée dans le palmarès 30 Under 30: Energy & Industry de Forbes trois années de suite. Aujourd'hui, elle demeure à New York et agit comme présidente du conseil d'administration de SunSaluter. Elle agit également comme mentore pour d'autres entrepreneurs et souligne l'importance de la détermination :

« Pour moi, la clé a été de persévérer. À l'heure actuelle, nous en sommes à la 70e version du SunSaluter. Nous avons persévéré. La clé pour réussir est d'être prêt à y consacrer le temps nécessaire. Il faut toujours garder l'esprit ouvert et ne pas abandonner lorsque c'est difficile ».

Ann Makosinski

Ann Makosinski est une jeune adulte qui sort assurément du lot. À l'âge de 19 ans, elle a été citée dans le célèbre palmarès 30 Under 30: Energy de Forbes en 2017 grâce à deux de ses inventions : une lampe de poche brevetée aux États-Unis, la Hollow Flashlight, qui fonctionne grâce à la chaleur de la main de la personne qui la tient, ainsi que la eDrink, une tasse qui utilise la chaleur d'une boisson pour recharger un téléphone.

Lorsqu'Ann était petite, son premier jouet a été une boîte de transistors. Munie de son pistolet à colle chaude et de rebuts trouvés autour de la maison, elle fabriquait des « inventions ». Elle a commencé à participer à des foires scientifiques lorsqu'elle avait 11 ans, et elle attribue sa réussite à ses parents, qui lui ont laissé l'espace et la liberté nécessaires pour bricoler ses projets.

Pendant son adolescence, inspirée par une amie aux Philippines qui avait de la difficulté à l'école parce qu'elle ne disposait pas d'électricité ou de lumière pour étudier à la maison le soir, Ann a inventé une lampe de poche (la Hollow Flashlight), qui convertit l'excès de chaleur corporelle en électricité pour alimenter une ampoule à DEL, sans nécessiter de piles, d'énergie solaire ou d'énergie cinétique. Elle a depuis reçu de nombreux prix, notamment à l'Expo-sciences pancanadienne de 2013, à la foire scientifique de Google de 2013 ainsi qu'à la foire internationale de sciences et d'ingénierie d'Intel de 2014.

Aujourd'hui, Ann travaille sur d'autres inventions, en plus d'obtenir des brevets supplémentaires pour sa lampe de poche et sa tasse. Elle a également été nommée ambassadrice mondiale de la gamme de produits de molleton Heattech d'Uniqlo, qui retiennent et emmagasinent la chaleur du corps dans la fibre pour garder au chaud la personne qui les porte.

Ann est actuellement inscrite à l'Université de Victoria, où elle étudie la littérature anglaise. Elle a décidé de combiner son amour pour les sciences et les arts en travaillant sur deux livres, soit un livre d'aventures pour enfants et un livre de voyage, qui ont déjà retenu l'attention d'éditeurs. Elle est aussi en discussion avec un grand studio de télévision pour une série télévisée.

Ann n'hésite pas à travailler pour concrétiser ses idées : « J'adore rêver à quelque chose et me demander "Est-ce possible?" », affirme-t-elle. « Ma philosophie est : "La seule façon de le savoir, c'est de le fabriquer" ».

David et Marie-Pier Corbeil

On connaît la célèbre expression, deux têtes valent mieux qu'une, et l'on peut certainement témoigner de sa véracité si l'on regarde le parcours professionnel du tandem formé par David et Marie-Pier Corbeil, frère et sœur entrepreneurs et coprésidents de l'entreprise Recharge véhicule électrique (RVE). Ce jeune duo dynamique a conçu et commercialisé une solution de recharge flexible et évolutive, le DCC Condo de Thermolec, spécialement conçu pour la recharge de véhicules électriques en contexte de condominium.

Cette simple boîte métallique grise permet de connecter une borne de recharge à l'alimentation électrique principale d'un condominium lorsque le compteur d'Hydro-Québec est accessible. Mais comment ce système se démarque-t-il de ses concurrents? Eh bien, il s'agit du seul système qui permet de facturer l'électricité du véhicule électrique directement sur le compte résidentiel d'Hydro-Québec du condominium sans ajouter de charge sur le panneau électrique du condominium. Il s'installe facilement, en colonne, au plafond et au mur.

Mais d'où est née leur idée de concevoir un tel produit, à la fois écologique, pratique et totalement adapté à la vie urbaine? À l'origine, une question simple : comment brancher les bornes de recharge, alors que les immeubles et les maisons n'ont pas été conçus pour assurer un tel transfert d'énergie supplémentaire? Au départ, RVE avait conçu un prototype trop gros pour la commercialisation. En 2015, l'entreprise a fait appel à Thermolec, une PME manufacturière de Montréal experte en serpentins électriques. Ensemble, ils ont divisé par trois le volume et simplifié l'installation.

« Nos parents sont tous deux entrepreneurs en électricité, et quand les véhicules électriques ont commencé [à être populaires] en 2011, ils faisaient l'installation de bornes de recharge. Mon frère travaillait avec eux l'été, et il était carrément impossible d'installer des bornes dans les condos », raconte Marie-Pier pour expliquer comment ils ont eu l'éclair de génie d'inventer un système de contrôle de charge.

En mai 2015, ils ont obtenu la Bourse Pierre-Péladeau, d'une valeur de 50 000 $, visant à promouvoir la création d'entreprises auprès des étudiants universitaires québécois. Cette bourse leur a donné des ailes pour concrétiser leur projet et s'attaquer aux problèmes relatifs à l'utilisation à domicile d'une borne de recharge pour véhicules électriques. David, armé d'un baccalauréat en administration des affaires, et Marie-Pier, titulaire d'un baccalauréat en design graphique, ont mis à profit leurs études en conjuguant créativité et sens des affaires et de l'entrepreneuriat pour fonder l'entreprise RVE. La pomme n'est pas tombée loin de l'arbre, puisque leur père est électricien et leur a transmis le souci de protéger l'environnement et de trouver des solutions de développement durable. En fait, ils ont mis à l'essai le prototype de leur invention sur la voiture électrique familiale.

Pour la suite, Thermolec s'occupera de la production, et RVE, de la commercialisation. Après avoir obtenu un brevet provisoire aux États-Unis en 2016, les deux entreprises viennent de déposer une demande de brevet permanent dans ce pays et au Canada. La jeune entreprise estime qu'un marché de plusieurs milliards s'ouvre à eux en Amérique du Nord. Outre le Québec, elle cible la Californie pour le DCC Maison et la Colombie-Britannique pour le DCC Condo. Elle est convaincue qu'elle peut, là aussi, améliorer l'accès aux automobiles électriques, et vu les réalisations du tandem jusqu'à présent, on peut facilement l'imaginer!