Traitement de l’intelligence artificielle : Introduction

 

Introduction

Le rythme rapide de l'innovation dans les technologies de l'intelligence artificielle (IA) et le fait qu'elle touche de nombreux secteurs industriels en font un sujet de premier plan pour de nombreuses parties prenantes. Bien que les principales avancées en matière d'IA aient été réalisées ces 70 dernières années, les prémisses du débat sur la création d'une autre forme d'intelligence apparaissent au XIVe siècle.Note de bas de page 3 Plusieurs centaines d'années plus tard, en 1943, l'idée de « neurones artificiels » suscite l'intérêt pour les réseaux de neurones informatisés, puis pour l'apprentissage en profondeur.Note de bas de page 4 En 1950, Alan Turing propose ce que l'on appelle aujourd'hui le « test de Turing » : un jeu d'imitation qui teste l'intelligence d'une machine en mesurant sa faculté à imiter le comportement sensible de l'être humain.Note de bas de page 5 Ces années de réflexion ont finalement conduit à la création du terme « intelligence artificielle » en 1955 par John McCarthy, Marvin Minsky, Nathaniel Rochester et Claude Shannon dans le cadre d'un projet de recherche qui visait à étudier la capacité de raisonnement des machines.Note de bas de page 6

Aux progrès importants réalisés durant les premiers temps de la recherche sur l'IA a succédé ce que l'on appelle maintenant communément « l'hiver de l'IA », une période durant laquelle les activités commerciales et scientifiques liées à l'IA ont connu un déclin spectaculaire.Note de bas de page 7 Cette régression qui a pris fin dans les années 1970 a considérablement freiné les avancées dans le domaine.Note de bas de page 8 Néanmoins, des progrès constants ont été accomplis ces dernières années. La disponibilité des données, associée à la plus grande puissance de calcul des machines, a entraîné un véritable essor de l'IA.Note de bas de page 9

L'élaboration d'une définition universellement acceptée de l'IA pour le besoin des brevets est un défi de taille. En raison de l'évolution constante de l'IA, la définition doit être continuellement retravaillée pour y incorporer la terminologie la plus récente et ainsi tenir compte des nouvelles découvertes. L'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) a été l'une des premières institutions chargées de la protection de la propriété intellectuelle (PI) à fournir un aperçu général du brevetage dans le domaine de l'IA à l'aide d'une définition adaptée aux brevets. Par la suite, l'Office de la propriété intellectuelle du Royaume-Uni (UKIPO) a développé sa propre stratégie de recherche et a publié un rapport décrivant le paysage des brevets d'IA au Royaume-Uni. S'appuyant sur les travaux de l'UKIPO, l'OPIC a adopté la méthode de son homologue dans ce rapport et l'a élargie pour esquisser le paysage des brevets canadiens déposés au Canada et à l'étranger plutôt que de se concentrer uniquement sur ceux qui sont déposés auprès de l'OPIC (voir les détails à l'annexe A). Ces recherches visent à mettre en évidence les domaines dans lesquels les chercheurs canadiens et les institutions canadiennes sont les plus innovants et à cerner ceux dans lesquels ils sont relativement plus spécialisés par rapport au reste du monde. Étudier séparément les chercheurs et les institutions permet de mieux comprendre l'état de l'innovation dans le domaine de l'IA. Comprendre les atouts technologiques que les chercheurs et les institutions confèrent au Canada est utile aux responsables politiques qui élaborent des politiques ciblées conçues pour accroître nos forces dans des domaines technologiques précis avec pour objectif ultime de faire progresser l'innovation.

En définitive, ce rapport est l'aboutissement d'une revue de la littérature, d'une compilation de renseignements sur les organisations, d'une stratégie de recherche de brevets étendue et ciblée, et d'un examen approfondi des différences entre l'activité de dépôt des institutions canadiennes et celle des chercheurs canadiens, indépendamment de leurs affiliations aux institutions et de la nationalité de ces entités. La partie suivante du rapport traite de l'utilisation de l'ensemble de données sur les brevets comme indicateur de l'innovation dans le domaine de l'IA. La troisième partie décrit le paysage international des brevets en fonction de l'origine des noms des personnes associées aux inventions brevetées, ci-après dénommées « cessionnaires ». Les quatrième et cinquième parties portent respectivement sur les inventions brevetées dans le domaine de l'IA par les institutions canadiennes et par les chercheurs canadiens. Ces deux parties dressent un aperçu détaillé de l'activité de dépôt en examinant les domaines de spécialisation en fonction de la sous-catégorie d'IA, des acteurs principaux, de la répartition géographique dans le pays et des cartes panoramiques des inventions brevetées. Les détails qui y sont présentés sont utiles pour mieux comprendre l'évolution et l'état actuel de l'innovation dans ce domaine technologique. La sixième partie retrace la collaboration de l'OPIC avec Statistique Canada et fait la lumière sur l'industrie, la taille et les caractéristiques de propriété des institutions canadiennes qui brevètent des inventions dans le domaine de l'IA.