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Moniteur du capital de risque - Premier trimestre de 2013
622 Ko, 7 pages
Cette publication par la Direction générale de la petite entreprise fournit de l'information à jour sur l'industrie du capital de risque au Canada. La série fait état des tendances au chapitre de l'investissement, rend compte de la recherche d'actualité et examine les principales grappes technologiques où il y a investissement.
Introduction
Le présent numéro traite des activités observées au cours du premier trimestre de 2013 en matière d'investissements en capital de risque et de mobilisation de fonds au Canada. Il décrit également les récentes activités du gouvernement fédéral sur le marché du capital de risque.
Aperçu des activités en matière de capital de risque
Investissement et mobilisation de fonds
Croissance des investissements d'une année à l'autre au cours du premier trimestre (T1) de 2013
Le marché du capital de risque au Canada a connu une croissance importante d'une année à l'autre au cours dupremier trimestre (T1) de 2013, comme en témoignent les 460 millions de dollars investis dans 138 entreprises entre janvier et mars. Ces chiffres représentent une hausse de 55 % par rapport aux 297 millions de dollars investis dans des entreprises canadiennes au cours du T1 de 2012 (tableau 1). Les niveaux de décaissement au T1 de 2013 ont augmenté de 38 % par rapport au T4 de 2012 où 334 millions de dollars ont été investis dans des entreprises canadiennes (figure 1). La croissance a surtout eu lieu dans le secteur des technologies énergétiques et environnementales qui a attiré 180 millions de dollars au cours du T1 de 2013, surpassant les 144 millions de dollars investis dans le secteur pour l'ensemble de 2012. En outre, près de la moitié des décaissements réalisés au cours du trimestre visaient des entreprises établies au Québec.
T1 de 2012 | T1 de 2013 | Variation en % | |
---|---|---|---|
(en millions de dollars) | |||
Source : Thomson Reuters Canada, 2013. | |||
Investissement | 297 | 460 | 55 |
Mobilisation de fonds | 676 | 381 | −44 |
Figure 1 : Investissement en capital de risque par trimestre, de 2011 à 2013

Source : Thomson Reuters Canada, 2013.
En revanche, les activités canadiennes de mobilisation de fonds ont chuté durant le premier trimestre de 2013,représentant un recul par rapport aux activités enregistrées il y a un an au cours d'un seul trimestre, en raison de la clôture d'un nombre important de fonds. Cette fois, les nouveaux capitaux engagés dans une douzaine de fonds canadiens ont atteint 381 millions de dollars, ce qui représente une baisse d'environ 44 % par rapport aux 676 millions de dollars engagés dans des fonds au cours de la même période en 2012 (tableau 1).
Valeur des transactions
Augmentation du nombre de transactions de valeur moyenne au cours du T1 de 2013, comparativement au T1 de 2012
Au cours du T1 de 2013, 18 investissements supplémentaires ont été réalisés par rapport à la même période en 2012. L'augmentation du nombre de transactions réalisées au cours du trimestre visé est entièrement attribuable aux transactions dont la valeur se situe entre 1 million et 4,9 millions de dollars. Les niveaux des transactions de moins de 1 million de dollars et de celles de plus de 5 millions de dollars sont pour leur part restés les mêmes au T1 de 2013 par rapport au T1 de 2012 (figure 2). La valeur moyenne des transactions durant le trimestre se chiffrait à 3,3 millions de dollars par transaction, soit une hausse par rapport à la moyenne de 2,4 millions de dollars au T1 de 2012. Plusieurs transactions importantes en matière de capital de risque, réalisées entre janvier et mars, témoignent de cette tendance, notamment les financements d'AppNeta Inc. à Vancouver, de Distech Controls Inc. à Boucherville, au Québec, et de Keek Inc. à Toronto.
Figure 2 : Répartition des investissements en capital de risque selon la valeur des transactions, premiers trimestres de 2012 et de 2013

Source : Thomson Reuters Canada, 2013.
Étapes du développement
Hausse de la valeur des investissements dans les entreprises qui sont aux autres étapes préliminaires et aux étapes ultérieures de leur développement
Les investissements dans les entreprises en prédémarrage et en démarrage ont connu une baisse au cours du T1 de 2013, passant de 40 à 24 millions de dollars, alors que les investissements dans les entreprises se trouvant aux autres étapes de leur développement ont connu une hausse (figure 3). Les entreprises aux autres étapes préliminaires de leur développement ont attiré 86 millions de dollars, soit une hausse par rapport aux 51 millions de dollars investis au cours de la même période l'an dernier. Les entreprises aux étapes ultérieures de leur développement ont attiré, pour leur part, 350 millions de dollars, comparativement à seulement 206 millions de dollars au T1 de 2012. Les entreprises oeuvrant dans le secteur des technologies énergétiques et environnementales étaient les principaux bénéficiaires des investissements réalisés dans les entreprises se trouvant aux étapes ultérieures de leur développement, ce secteur attirant environ la moitié des 350 millions de dollars investis dans les entreprises situées aux étapes ultérieures de leur développement.
Figure 3: Investissements en capital de risque selon l'étape du développement, premiers trimestres de 2012 et de 2013

Source : Thomson Reuters Canada, 2013.
Nouveaux investissements et investissements subséquents
Augmentation des nouveaux investissements au cours du T1 de 2013
Des 138 transactions réalisées au cours du trimestre, 72 constituaient de nouveaux investissements dans des entreprises et 66, des investissements subséquents (tableau 2). Les 72 nouvelles transactions réalisées au cours du T1 de 2013, dont un peu plus de la moitié visaient des entreprises se trouvant aux étapes ultérieures de leur développement, avaient une valeur de 110 millions de dollars. Malgré la croissance des nouvelles transactions aux étapes ultérieures de développement, seulement 19 entreprises en prédémarrage et en démarrage ont attiré un financement durant le premier trimestre de 2013, ce qui représente une baisse notable par rapport aux quatre derniers trimestres.
Total des investissements | T1 de 2012 | T2 de 2012 | T3 de 2012 | T4 de 2012 | T1 de 2013 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Source : Thomson Reuters Canada, 2013. | ||||||
Nouveaux | Prédémarrage et démarrage | 21 | 26 | 24 | 33 | 19 |
Autres étapes préliminaires | 6 | 17 | 2 | 8 | 15 | |
Étapes ultérieures | 18 | 32 | 8 | 24 | 38 | |
Toutes les étapes | 45 | 75 | 34 | 65 | 72 | |
Subséquents | Prédémarrage et démarrage | 11 | 15 | 9 | 10 | 5 |
Autres étapes préliminaires | 22 | 20 | 4 | 15 | 11 | |
Étapes ultérieures | 39 | 49 | 39 | 40 | 50 | |
Toutes les étapes | 72 | 84 | 52 | 65 | 66 | |
Total | 117 | 159 | 86 | 130 | 138 |
D'année en année, les investissements subséquents sont restés relativement stables avec 66 transactions (d'une valeur de 350 millions de dollars) réalisées au cours du trimestre comparativement à 72 transactions au cours de la même période l'an dernier. Comme il fallait s'y attendre, la plupart des investissements subséquents visaient des entreprises situées aux étapes ultérieures de leur développement, ces entreprises ayant attiré un total de 279 millions de dollars ou 61 % de l'ensemble des fonds en capital de risque investis durant le trimestre.
Type d'investisseur
Augmentation des investissements parmi les investisseurs canadiens les plus actifs sur le marché du capital de risque
Parmi tous les types d'investisseurs, à l'exception des investisseurs institutionnels, on a observé une hausse desactivités en matière d'investissements au cours du T1 de 2013 par rapport au T1 de 2012 (figure 4). Ensemble, les investisseurs canadiens ont investi un total de 364 millions de dollars au cours de cette période, soit une hausse de 66 % par rapport aux 219 millions de dollars enregistrés durant la même période en 2012. Les fonds gouvernementaux, les fonds indépendants privés, les fonds des sociétés à capital de risque de travailleurs (SCRT) et d'autres types d'investisseurs canadiens sont ceux qui ont le plus contribué à cette croissance d'une année à l'autre. Les fonds américains et autres fonds étrangers de capital de risque ont investi, quant à eux, un total de 96 millions de dollars dans des entreprises canadiennes au cours du trimestre, ce qui constitue une hausse par rapport aux 78 millions de dollars investis l'année précédente.
Figure 4 : Répartition des investissements en capital de risque selon le type d'investisseur, premiers trimestres de 2012 et de 2013

Source : Thomson Reuters Canada, 2013.
Mobilisation de fonds
Fort rendement au chapitre de la mobilisation des fonds par les fonds indépendants privés au cours du trimestre
Tel que souligné précédemment, les activités canadiennes en matière de mobilisation de capital de risque ont connu un recul au premier trimestre de 2013 par rapport à l'année précédente. Ce résultat à la baisse était prévisible étant donné que le T1 de 2012 a été l'un des trimestres les plus solides au chapitre de la mobilisation de fonds indépendants privés depuis près d'une décennie. Cette fois, les nouveaux capitaux engagés dans une douzaine de fonds canadiens ont atteint un total respectable de 381 millions de dollars, établissant un bon rythme pour la mobilisation de fonds tout au long de l'année.
Entre janvier et mars, les nouveaux partenariats et les autres fonds privés ont continué de figurer en tête de liste au chapitre des activités en matière de mobilisation de fonds. Soulignons, entre autres, une clôture de 100 millions de dollars effectuée par Quantum Valley Investment, un nouveau fonds de capital de risque créé par Mike Lazaridis, qui ciblera des possibilités liées à l'information quantique. Il importe également de souligner qu'un montant initial de 10 millions de dollars a été recueilli pour le premier fonds de Mistral Venture Partners. Les nouveaux engagements dans les fonds privés ont totalisé 193 millions de dollars au cours du T1 de 2013, alors que les fonds de détail ont représenté la majorité des autres engagements, soit 176 millions de dollars.
Répartition régionale
Les entreprises du Québec ont attiré près de la moitié de tous les investissements canadiens en capital de risque au cours du T1 de 2013
La hausse des investissements en capital de risque au Canada au cours du T1 de 2013 a surtout touché les entreprises du Québec. En effet, les entreprises établies au Québec ont attiré 227 millions de dollars dans le cadre de 48 transactions conclues au cours du trimestre, ce qui représente plus de quatre fois les 54 millions de dollars engagés au cours du T1 de 2012 (figure 5). Après plusieurs trimestres d'investissements plus faibles que la moyenne dans le marché québécois, il s'agit du trimestre le plus élevé pour les investissements au Québec depuis 2001. Alors que les entreprises établies au Québec ont attiré un cinquième des montants totaux investis au cours du T1 de 2012, elles ont attiré un peu moins de la moitié de l'ensemble des investissements au cours du T1 de 2013.
Figure 5 : Répartition régionale des investissements en capital de risque au Canada, premiers trimestres de 2012 et de 2013

Source : Thomson Reuters Canada, 2013.
L'autre moitié du total des fonds de capital de risque au Canada a été investie surtout dans des entreprises de l'Ontario et de la Colombie-Britannique, ayant attiré respectivement 134 et 73 millions de dollars. Ces chiffresreprésentent une légère baisse des investissements d'une année à l'autre dans des entreprises de l'Ontario, où lesinvestissements se chiffrent à 134 millions de dollars par rapport aux 158 millions de dollars investis dans 49 entreprises au cours de la même période l'an dernier (tableau 3). Les entreprises de la Saskatchewan, pour leur part, ont connu une hausse marquée durant le trimestre, ces entreprises ayant reçu 14 millions de dollars au cours du T1 de 2013, comparativement à seulement 1 million de dollars au même trimestre l'an dernier.
Province | T1 de 2012 | T1 de 2013 | Variation en % |
---|---|---|---|
Source : Thomson Reuters Canada, 2013. | |||
Colombie-Britannique | 16 | 28 | 75 |
Alberta | 3 | 7 | 133 |
Saskatchewan | 1 | 4 | 300 |
Manitoba | 1 | 0 | s.o. |
Ontario | 49 | 47 | −4 |
Québec | 39 | 48 | 23 |
Nouveau-Brunswick | 3 | 2 | −33 |
Nouvelle-Écosse | 7 | 2 | s.o. |
Île-du-Prince-Édouard | 0 | 0 | s.o. |
Terre-Neuve-et-Labrador | 1 | 0 | s.o. |
Territoires | 0 | 0 | s.o. |
Répartition selon le secteur d'activité
Forte concentration de la croissance du capital de risque au Canada dans le secteur des technologies énergétiques et environnementales au cours du T1 de 2013
Durant le T1 de 2013, la croissance dans le marché du capital de risque canadien était principalement attribuable au secteur des technologies fondées sur les énergies de remplacement et des technologies propres. En effet, ce secteur était en tête de peloton sur le plan des investissements attirés au cours du trimestre, grâce à des investissements de près de 180 millions de dollars dans 27 entreprises (figure 6). Ce montant a dépassé les 144 millions de dollars investis pour l'ensemble de 2012. Ainsi, les activités réalisées dans le secteur des technologies propres ont compté pour un bon 39 % de l'ensemble du capital de risque investi au cours du T1 de 2013. La plupart de ces investissements (132 millions de dollars) ont été accordés à des entreprises oeuvrant dans le secteur des technologies propres et fondées sur les énergies de remplacement au Québec.
Figure 6 : Investissements en capital de risque selon le secteur d'activité, premiers trimestres de 2012 et de 2013

Source : Thomson Reuters Canada, 2013.
Entre janvier et mars, une somme totale de 151 millions de dollars a été octroyée à 56 entreprises oeuvrant dans le secteur des technologies de l'information et des communications (TIC), ce qui représente une hausse de 6 % par rapport aux 143 millions de dollars investis au cours de la même période en 2012. Par conséquent, près du tiers de l'ensemble des décaissements réalisés au cours du trimestre visaient les entreprises oeuvrant dans le secteur des TIC. Ce sont les entreprises oeuvrant dans le secteur du réseau Internet et des logiciels et dans celui des semi-conducteurs qui ont profité de la plupart de ces investissements, attirant respectivement 61, 35 et 21 millions de dollars.
En revanche, les transactions réalisées dans les secteurs des produits biopharmaceutiques et des autres sciencesde la vie ont chuté durant le premier trimestre de 2013 : 16 entreprises ont attiré un total de 40 millions de dollars en investissements, soit moins de la moitié des 100 millions de dollars investis au premier trimestre de l'année dernière. Par conséquent, les activités réalisées dans le secteur des sciences de la vie n'ont représenté que 9 % du total des activités de capital de risque au cours du T1 de 2013, comparativement à 24 % en 2012.
Activités gouvernementales
Activités de la Banque de développement du Canada
Au cours du T1 de 2013, la Banque de développement du Canada (BDC) a pris des engagements en matière decapital de risque totalisant 21,2 millions de dollars au profit de 20 entreprises (tableau 4). Ces investissements ont totalisé 53,1 millions de dollars si on inclut les contributions des co-investisseurs. En outre, la BDC a investi un total de 20 millions de dollars dans des fonds indépendants privés. Les co-investisseurs ont investi des sommes équivalentes dans ces fonds, pour un total de 148,6 millions de dollars.
BDC | Co-investisseurs | Total | Nombre de transactions | |
---|---|---|---|---|
(en millions de dollars) | ||||
Source : Banque de développement du Canada, 2013. | ||||
Prédémarrage et démarrage | 8,6 | 16,1 | 24,7 | 12 |
Développement | 6,6 | 13,0 | 19,6 | 4 |
Étapes ultérieures | 6,0 | 24,0 | 30,0 | 4 |
Total | 21,2 | 53,1 | 74,3 | 20 |
Autres activités gouvernementales
Tel que souligné dans le numéro précédent du Moniteur du capital de risque, le premier ministre a annoncé, en janvier 2013, le Plan d'action pour le capital de risque, dans le cadre duquel le gouvernement du Canada investira 400 millions de dollars dans des fonds de capital de risque. Le budget de 2013, présenté en mars dernier, repose d'ailleurs sur cette promesse. On y propose un investissement de 60 millions de dollars pour favoriser l'expansion des services offerts par les accélérateurs et les incubateurs et un montant supplémentaire de 100 millions de dollars distribués par l'entremise de la BDC, pour établir des partenariats stratégiques avec des accélérateurs d'entreprises et pour effectuer des investissements conjoints dans des entreprises ayant achevé le programme. Dans le budget de 2013, il a également été proposé d'éliminer, d'ici 2017, le crédit d'impôt fédéral relatif à une société à capital de risque de travailleurs (SCRT, également appelée « fonds de capital de risque de détail »). Le gouvernement fédéral consulte actuellement des intervenants à propos d'éventuelles modifications aux règles régissant les SCRT afin de faciliter l'élimination progressive du programme.
Le gouvernement de la Saskatchewan, dans son dernier budget annuel, a annoncé que les SCRT devront consacrer une proportion minimale de leurs portefeuilles au secteur de l'innovation. Cette proportion s'élèvera d'abord à 15 %, pour ensuite passer à 25 %. Le gouvernement de la Saskatchewan a également réduit le montant des capitaux que les SCRT peuvent recueillir.
Dans son budget de 2011, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a proposé d'injecter 15 millions de dollars dans un fonds régional de capital de risque. Lancé officiellement en mai 2013, sous le nom de Build Ventures, ce fonds de 48,5 millions de dollars est basé à Halifax. Parmi les autres investisseurs qui participent au fonds, notons les gouvernements du Nouveau-Brunswick et de l'Île-du-Prince-Édouard, ainsi que la Banque de développement du Canada.
Notes
La présente publication fait partie d'une série de documents publiés par la Direction générale de la petite entreprise. Cette direction analyse le marché financier et l'incidence des tendances observées sur l'accès des petites entreprises au financement.
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