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Moniteur du capital de risque - Troisième trimestre de 2011
103 Ko, 7 pages
Les petites et moyennes entreprises (PME) canadiennes innovatrices à forte croissance qui commercialisent les résultats de la recherche sont en grande partie tributaires de l'industrie du capital de risque (CR) pour assurer leur financement. C'est pourquoi la vigueur de cette industrie revêt de l'importance pour ce segment des PME. La présente série de bulletins a pour but de fournir de l'information à jour sur l'industrie du capital de risque au Canada. À cette fin, elle fait état des tendances observées au chapitre de l'investissement, rend compte de la recherche sur des sujets touchant le capital de risque et examine les principales grappes technologiques où est investi le capital de risque.
Introduction
Le présent numéro traite du capital de risque au Canada durant le troisième trimestre de 2011. Il décrit égalementles récentes activités gouvernementales effectuées par la Banque de développement du Canada (BDC) et les gouvernements provinciaux à l'appui du capital de risque.
Aperçu des activités en matière de capital de risque
Investissements et mobilisation de fonds
Croissance importante des investissements au T3 de 2011
Le troisième trimestre (T3), au chapitre des investissements totaux en capital de risque, a été le plus actif depuis près de quatre ans, avec des investissements de 388 millions de dollars dans 137 entreprises au pays. Ceschiffres représentent une augmentation de 51 % par rapport aux 257 millions de dollars investis dans 108 entreprises au cours de la même période l'année précédente (tableau 1). Cette croissance est principalement attribuable à plusieurs rondes de financement important pour les entreprises qui sont à des étapes ultérieures de leur développement et à la croissance générale de la valeur des transactions au cours du trimestre, dont le financement provenait en plus grande partie que d'habitude de sources nationales. Compte tenu des activités enregistrées au cours du troisième trimestre de 2011, les investissements en capital de risque depuis le début de l'année 2011 (1,15 million de dollars) ont déjà dépassé le total annuel de 2010 (1,13 million de dollars), et il reste encore un trimestre (figure 1).
T3 de 2010 | T3 de 2011 | Variation en % | |
---|---|---|---|
(millions de $) | |||
Source : Thomson Reuters Canada, 2011. | |||
Investissement | 257 | 388 | 51 |
Mobilisation de fonds | 47 | 365 | 677 |
Figure 1 : Investissement en capital de risque par trimestre, de 2009 à 2011

Source : Thomson Reuters Canada, 2011.
La mobilisation de fonds en capital de risque canadien a également connu une croissance au cours du troisième trimestre. Ces fonds ont permis de recueillir 365 millions de dollars durant le troisième trimestre de 2011, soit nettement plus que les 47 millions de dollars recueillis au cours de la même période en 2010. Sur trois trimestres en 2011, les nouveaux engagements ont totalisé 739 millions de dollars, à peine moins que les 741 millions de dollars engagés à la même période de l'année précédente. Près de la moitié des nouveaux produits introduits sur le marché au cours du trimestre ont été pris en considération dans le lancement du fonds institutionnel de capital de risque du Régime de retraite des employés municipaux de l'Ontario (OMERS) de 180 millions de dollars. Le solde restant a été réparti entre les sociétés en commandite de fonds indépendants privés et les fonds de détail.
Valeur des transactions
La valeur moyenne des transactions au troisième trimestre de 2011 est de 19 % plus importante que la valeur des transactions au T3 de 2010
Pendant le troisième trimestre de 2011, 137 entreprises ont reçu du financement en capital de risque, ce qui correspond à une augmentation de 29 % par rapport aux 108 transactions réalisées au troisième trimestre de 2010. En particulier, on a observé une grande croissance du nombre de transactions de moins de 1 million de dollars (figure 2). Néanmoins, la valeur moyenne des transactions a tout de même augmenté de 19 % en raison des transactions importantes supérieures à 5 millions de dollars. Ces transactions de financement en capital de risque plus importantes au troisième trimestre ont entraîné une augmentation de la valeur des transactions en matière de capital de risque au Canada, comparativement à celles aux États-Unis.
Figure 2 : Répartition des investissements en capital de risque selon la valeur des transactions, T3 de 2010 et T3 de 2011

Source : Thomson Reuters Canada, 2011.
Étape du développement
La majorité des nouveaux investissements touchaient les entreprises qui sont à des étapesultérieures de leur développement
Environ 71 % du capital de risque investi dans les entreprises canadiennes au cours du troisième trimestre de 2011 touchait les entreprises qui sont à des étapes ultérieures de leur développement. On a enregistré des investissements de 276 millions de dollars dans 87 entreprises qui sont à des étapes ultérieures de leur développement au cours du troisième trimestre de 2011, ce qui représente une augmentation de près de 80 % par rapport aux 154 millions de dollars investis dans 62 entreprises durant le troisième trimestre de 2010. La valeur moyenne des transactions pour les entreprises qui sont à des étapes ultérieures de leur développement a augmenté, passant de 2,4 millions de dollars au troisième trimestre de 2010 à plus de 3 millions de dollars par transaction au troisième trimestre de 2011, tandis que les investissements totaux pour les entreprises en prédémarrage et en démarrage ont aussi connu une légère croissance au cours du trimestre.
Figure 3 : Investissements en capital de risque selon l'étape du développement, T3 de 2010 et T3 de 2011

Source : Thomson Reuters Canada, 2011.
Nouveaux investissements et investissements subséquents
Nombre élevé d'investissements subséquents au cours du trimestre
Le nombre de nouvelles transactions en capital de risque a atteint en un seul trimestre son niveau le plus élevé depuis six ans, 63 entreprises ayant reçu une première ronde de financement au cours du troisième trimestre de 2011, ce qui représente une augmentation de 54 % par rapport à la même période de l'année précédente. Au cours du trimestre, 95 millions de dollars ont été affectés à ces nouvelles transactions, soit une augmentation de 37 % par rapport au troisième trimestre de 2010. La majorité des nouveaux financements enregistrés durant le trimestre ont touché des entreprises qui sont à des étapes ultérieures de leur développement. Les transactions dans les entreprises en prédémarrage et en démarrage ont par ailleurs enregistré une croissance notable au cours de cette même période de 12 mois.
En tout, on a observé 74 transactions subséquentes durant le troisième trimestre de 2011, ce qui représente une croissance modérée par rapport aux 67 transactions enregistrées au cours de la même période en 2010. La valeur totale des transactions subséquentes durant le trimestre a connu une croissance de 57 % par rapport au troisième trimestre de 2010, la valeur des transactions se chiffrant juste au-dessus de 293 millions de dollars (tableau 2).
Investissements | T3 de 2010 | T4 de 2010 | T1 de 2011 | T2 de 2011 | T3 de 2011 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Source : Thomson Reuters Canada, 2011. | ||||||
Nouveaux | Prédémarrage et démarrage | 5 | 5 | 20 | 12 | 24 |
Autres étapes préliminaires | 4 | 9 | 3 | 3 | 2 | |
Étapes ultérieures | 32 | 34 | 35 | 39 | 37 | |
Toutes les étapes | 41 | 48 | 58 | 54 | 63 | |
Subséquents | Prédémarrage et démarrage | 9 | 14 | 9 | 15 | 11 |
Autres étapes préliminaires | 28 | 12 | 22 | 19 | 13 | |
Étapes ultérieures | 30 | 41 | 37 | 47 | 50 | |
Toutes les étapes | 67 | 67 | 68 | 81 | 74 |
Type d'investisseur
Accroissement des activités parmi les investisseurs de fonds indépendants privés
Les investisseurs de fonds indépendants privés ont été les plus actifs durant le troisième trimestre de 2011. Les investissements dans les fonds étrangers, les fonds de détail et les fonds gouvernementaux ont tous été inférieursà ceux du troisième trimestre de 2010. Les investissements dans les fonds indépendants privés ont totalisé près de 146 millions de dollars au cours du trimestre, ce qui représente une augmentation de 109 % par rapport aux 70 % du troisième trimestre de 2010, et le niveau le plus élevé atteint par des fonds indépendants privés en un seul trimestre depuis plus d'une décennie. Les autres investisseurs, notamment les banques et les fonds de société, ont été très actifs durant le trimestre avec des investissements de près de 78 millions de dollars.
Les investissements dans les fonds étrangers, les fonds de détail, les sociétés à capital de risque de travailleurs (SCRT) et les fonds gouvernementaux ont tous connu une baisse au cours du plus récent trimestre. Les SCRT ont investi environ 44 millions de dollars au cours du trimestre, soit près de 24 % de moins qu'à la même période l'année précédente. Comme l'on s'y attendait, la majorité des investissements de SCRT ont été faits au Québec (23 millions de dollars). Cependant, les SCRT ont été très actives en Colombie-Britannique (10 millions de dollars) et en Saskatchewan (6 millions de dollars), doublant ainsi les investissements réalisés au troisième trimestre de 2010 dans chacune des provinces.
Les investissements gouvernementaux directs en capital de risque ont baissé pour un troisième trimestre consécutif, passant de 30 millions de dollars au troisième trimestre de 2010 à 26 millions de dollars au troisième trimestre de 2011, alors que les investisseurs indépendants privés ont semblé retrouver les niveaux d'investissements qu'ils connaissaient avant la période de récession. Le montant investi par des fonds étrangers a également diminué durant le troisième trimestre de 2011 par rapport à la même période l'année précédente, les entreprises canadiennes ayant attiré environ 79 millions de dollars de la part des investisseurs étrangers (figure 4). Ces chiffres représentaient un cinquième du montant total en capital de risque qui a été investi dans les entreprises canadiennes au deuxième trimestre de 2011, ce qui est largement inférieur à la part de marché traditionnelle des fonds étrangers au Canada.
Figure 4 : Répartition des investissements en capital de risque selon le type d'investisseur, T3 de 2010 et T3 de 2011

Source : Thomson Reuters Canada, 2011.
Mobilisation de fonds
Un trimestre florissant en terme de mobilisation de fonds du côté du Régime OMERS
La mobilisation de fonds par les fonds canadiens en capital de risque a également connu une amélioration au cours du troisième trimestre avec un apport de 365 millions de dollars en nouveaux capitaux sur le marché durant le troisième trimestre de 2011, ce qui représente une augmentation importante par rapport au troisième trimestre de 2010 au cours duquel on avait enregistré 47 millions à peine. La source principale de nouveaux capitaux au cours de cette période a été le lancement du fonds institutionnel de capital de risque OMERS de 180 millions de dollars. Le fonds, qui sera géré à l'interne par la caisse de retraite, jouera un rôle essentiel dans l'industrie, agissant à la fois à titre d'investisseur providentiel institutionnel et d'investisseur dans les entreprises qui sont à des étapes ultérieures de leur développement. À titre d'investisseur de fonds cycle de vie, le fonds du projet OMERS pourrait représenter une gamme d'investissements allant de l'investissement initial à l'étape de prédémarrage (de 500 000 $ à 2 millions de dollars) à l'investissement de capital à l'étape ultérieure de développement (jusqu'à 30 millions de dollars).
Le reste de la mobilisation de fonds au cours du trimestre a été principalement réparti entre les sociétés en commandite de fonds indépendants privés et les fonds de détail. Les clôtures de la part de sociétés en commandite de capital de risque ont représenté en tout 83 millions de dollars dans les activités du troisième trimestre de 2011 et les fonds de détail, pour leur part, sont à l'origine de l'injection de 89 millions de dollars sur le marché. Au cours des trois premiers trimestres de 2011, les nouveaux engagements ont totalisé 739 millions de dollars, soit à peine moins que les 741 millions de dollars engagés l'année précédente à la même période.
Répartition régionale
Augmentation de la valeur des investissements en capital de risque en Ontario et au Québec
Le financement total des entreprises du Québec a augmenté de 52 % par rapport à la même période l'année dernière. En moyenne, la valeur des transactions dans la province correspondait à un peu plus de 1,8 million de dollars, soit 20 % de plus que la valeur moyenne des transactions au cours du troisième trimestre de 2010. Malgré des valeurs de transactions moyennes inférieures à celles du reste du Canada, le volume de transactions réalisées dans la province a permis au Québec d'attirer 37 % des montants totaux investis au pays et d'occuper le premier rang en termes de financement par capital de risque au Canada durant le trimestre. Notamment, la majorité des investissements réalisés au Québec provenaient d'investisseurs privés qui ont dépassé les investisseurs de détail dans la province pour la deuxième fois seulement en dix ans.
Le nombre de transactions de financement réalisées en Ontario est resté stable, 34 transactions ayant été effectuées durant le troisième trimestre, aussi bien en 2010 qu'en 2011. La valeur des transactions a toutefois été légèrement inférieure, ce qui a entraîné une baisse de la valeur totale des investissements qui est passée de 113 millions de dollars au troisième trimestre de 2010 à 105 millions de dollars au troisième trimestre de 2011. Les investissements en capital de risque ont augmenté dans l'Ouest canadien, alors que des entreprises en Colombie-Britannique et en Alberta ont attiré 80 millions de dollars et 17 millions de dollars respectivement durant le troisième trimestre de 2011, comparativement à 53 millions de dollars et 4 millions de dollars respectivement au cours de la même période en 2010. La côte Est a connu très peu d'activités liées aux transactions, à l'exception de la Nouvelle-Écosse qui a enregistré son trimestre le plus actif de tous les temps avec des investissements de 35 millions de dollars en quatre transactions, comparativement à 3 millions de dollars en deux transactions au troisième trimestre de 2010 (tableau 3 et figure 5).
Province | T3 de 2010 | T3 de 2011 | Variation en % |
---|---|---|---|
Source : Thomson Reuters Canada, 2011. | |||
Colombie-Britannique | 8 | 12 | 50 |
Alberta | 7 | 4 | −43 |
Saskatchewan | 1 | 3 | 200 |
Manitoba | 2 | 1 | −50 |
Ontario | 34 | 34 | 0 |
Québec | 52 | 79 | 52 |
Nouveau-Brunswick | 2 | 0 | −100 |
Nouvelle-Écosse | 2 | 4 | 100 |
Île-du-Prince-Édouard | 0 | 0 | s.o. |
Terre-Neuve-et-Labrador | 0 | 1 | s.o. |
Territoires | 0 | 0 | s.o. |
Figure 5 : Répartition régionale des investissements en capital de risque au Canada, T3 de 2010 et T3 de 2011

Source : Thomson Reuters Canada, 2011.
Répartition selon le secteur d'activité
Augmentation de l'investissement en capital de risque dans les entreprises du secteur des technologiesénergétiques et environnementales
Tous les secteurs ont connu une augmentation de l'activité d'investissement durant le troisième trimestre de 2011, comparativement à celui de 2011. Les entreprises de technologies de l'information et des communications ont attiré la majorité du financement en capital de risque, avec 177 millions de dollars (46 % de tout le financement). Malgré une baisse par rapport aux deux premiers trimestres de 2011, les investissements en capital de risque dans les entreprises du secteur des technologies énergétiques et environnementales durant le trimestre ont été plus élevés que ceux du troisième trimestre de 2010. Les sciences de la vie ont également connu un très solide trimestre ponctué de plusieurs grandes transactions réalisées à des étapes ultérieures de développement (figure 6).
Figure 6 : Investissements en capital de risque selon le secteur d'activité, T3 de 2010 et T3 de 2011

Source : Thomson Reuters Canada, 2011.
Activités gouvernementales
Activités de la Banque de développement du Canada
La Banque de développement du Canada (BDC) a été relativement inactive en ce qui a trait à l'investissement direct au cours du trimestre, ne réalisant que quatre engagements en matière de capital de risque totalisant 2,4 millions de dollars. Ces financements avaient une valeur totale de 13,8 millions de dollars, y compris les contributions des co-investisseurs. En plus des financements directs, la BDC a contribué pour près de 35 millions de dollars à deux fonds indépendants privés à Toronto et Montréal, dont les clôtures cumulatives avoisinaient les 367 millions de dollars (tableau 4).
BDC | Co-investisseurs | Total | Nombre de transactions | |
---|---|---|---|---|
(millions de dollars) | ||||
Note : Les chiffres peuvent ne pas correspondre en raison de l'arrondissement. Source : Banque de développement du Canada. | ||||
Prédémarrage et démarrage | 0,0 | 0,0 | 0,0 | 0 |
Développement | 2,1 | 11,2 | 13,3 | 3 |
Étapes ultérieures | 0,3 | 0,3 | 0,5 | 1 |
Total | 2,4 | 11,5 | 13,8 | 4 |
Notes
La présente publication fait partie d'une série de documents publiés par la Direction générale de la petite entreprise. Cette direction analyse le marché financier et l'incidence des tendances observées sur l'accès des petites entreprises au financement. La recherche actuelle met l'accent sur les entreprises à forte croissance, sur les aspects du capital de risque et de l'environnement commercial en général au Canada qui influent sur le succès de ces entreprises, ainsi que sur les principaux intervenants du marché du capital de risque (par exemple, les sociétés de capital de risque et les investisseurs providentiels).
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