Table ronde du Conseil consultatif sur l'espace sur l'avenir du Canada dans le domaine spatial

Hôtes du CCE : Marie Lucy Stojak, William MacDonald ‘Mac' Evans, et Michael Pley

Domaines d'intérêt

  1. Croissance du secteur spatial canadien;
  2. Innovation et exploration de l'espace;
  3. Renforcement des partenariats internationaux à long terme;
  4. Inspirer la prochaine génération;
  5. Contribuer à notre compréhension de la Terre;
  6. Améliorer la qualité de vie des Canadiennes et des Canadiens;
  7.  Assurer une nation sûre et sécuritaire.   

Aperçu

Le but de la croissance du secteur spatial canadien et de la mesure des progrès est pertinent. Le Canada a une fière tradition dans le domaine spatial et dispose de capacités et de connaissances scientifiques de calibre mondial, mais il y a un appel pressant pour revitaliser le secteur spatial canadien, en particulier parmi les membres de l'industrie, qui conjuguent avec des marchés en évolution rapide et dynamique. On a suggéré que l'état du secteur spatial canadien doit être étudié plus attentivement et qu'une gamme d'interventions, de la part du gouvernement et des intervenants, doivent être prises pour stimuler la croissance et maintenir la compétitivité. On reconnaît qu'il y a une occasion pour le Canada de présenter des idées audacieuses qui l'aideront à maintenir ses capacités et à en créer de nouvelles (p. ex. dans les domaines de la robotique, de la biologie médicale et des télécommunications).

Les politiques et les cadres de réglementation du gouvernement sont essentiels à la croissance, tout comme le fait d'avoir les investissements, le financement, les programmes et les services nécessaires pour les entreprises et les autres intervenants afin de leur permettre de mettre en œuvre et de réaliser des gains économiques énormes (le R.-U. et le Luxembourg sont des exemples de modèles). 

Le gouvernement, le secteur privé et d'autres intervenants du domaine spatial doivent collaborer pour tisser des réseaux, renforcer leurs chaînes d'approvisionnement et informer le public. Dans un monde de plus en plus dépendant de l'espace et de l'infrastructure spatiale, les Canadiens et le grand public doivent mieux comprendre l'importance de l'espace dans le cadre de différents aspects de leur vie, dont le bien-être économique et la sécurité nationale.

Certains domaines d'intérêt pourraient être ajustés ou élargis, comme : inspirer la génération « actuelle » ainsi que la « prochaine génération »; tirer parti des investissements du gouvernement pour faire croître le secteur spatial (« approvisionnement du gouvernement pour innover »); tirer parti des technologies, de l'infrastructure et des services spatiaux pour participer au monde numérique (p. ex. données sur l'espace à titre de « données utiles » pour relever les défis mondiaux les plus urgents); l'entrepreneuriat dans le secteur spatial.

Principaux défis/considérations liés à la mise en œuvre 

État du secteur spatial : pour assurer le succès dans une économie mondiale concurrentielle, il est important de comprendre le rendement financier du secteur, les tendances dans la technologie et les nouveaux services, et les modèles d'affaires en évolution. Le Canada dispose de capacités spéciales dans de nombreux domaines (p. ex. la robotique, les télécommunications, la télédétection) qui doivent être étudiées dans le contexte de la nature changeant de l'espace, d'un point de vue commercial et gouvernemental. 

Information et sensibilisation : le Canada est reconnu pour ses innovations spatiales, comme le Canadarm, mais peu de Canadiens ont entendu parler de réalisations plus récentes, comme dans le domaine des sciences spatiales (p. ex. la contribution de SCISAT pour comprendre les questions d'ozone), de l'observation de la terre (p. ex. le rôle de RADARSAT pour la gestion des ressources et la sécurité nationale) et des applications. Le gouvernement et l'industrie doivent en faire davantage pour mettre en valeur leurs réalisations, les formidables technologies qu'ils créent, ce qu ils font et comment ils améliorent la qualité de vie des Canadiens.     

Politique industrielle sur l'espace : dans un domaine de progrès technologiques rapides et de modèles d'affaires dynamiques, il n'y a pas de solution unique. Un nouveau modèle d'affaires fait son apparition, souvent appelé « nouvel espace », qui est transformatif, et les politiques et les règlements du gouvernement doivent être adaptés à cette réalité afin de favoriser la croissance du secteur. Il peut être important de s'assurer que le gouvernement est en mesure de trouver des solutions et de disposer d'outils plus modernes (partenariats public-privé, achat de services plutôt que de biens). Puisqu'une entreprise dispose habituellement d'un plan de trois à cinq ans, la continuité et la cohérence à long terme est importante pour prendre des décisions en matière d'investissements.

Talent : la continuité, l'inspiration et des activités spatiales irrésistibles sont nécessaires pour maintenir les ressources en poste (p. ex. l'ingénierie et la nouvelle conception de petites pièces/systèmes pour les satellites; l'élaboration d'applications spatiales; l'analyse de données et la compréhension des méga-données par les scientifiques des données). Une source de préoccupation est l'exode des compétences spatiales vers les É.-U. et l'Europe à cause du manque de nouveaux projets spatiaux. Des efforts soutenus doivent être déployés pour attirer les personnes de talent et les investissements nécessaires pour compléter l'investissement du gouvernement, tels que les concours, les défis et les compétitions (par exemple, le prix Google X) qui favorisent l'innovation et attirent les jeunes / les talents dans le secteur.

Recherche fondamentale : le gouvernement a un rôle important à jouer pour faire progresser la science fondamentale du point de vue du bien du public; de nombreuses entreprises n'investissent pas dans ce domaine ou que très peu. Les réductions dont a fait l'objet la recherche de base parrainée par le gouvernement et qui ont eu lieu au cours des dernières années ont été soulevées à titre de source de préoccupation. 

Partenariats : Le Canada est considéré comme un partenaire international fiable; Réaffirmer ou affirmer l'engagement international est important pour une réussite continue à long terme. De plus, la collaboration avec des partenaires internationaux traditionnels (NASA, ESA) demeure importante, mais des partenaires non conventionnels et des pays nouvellement actifs sur la scène spatiale pourraient offrir de meilleures occasions. D'autres modèles de partenariat tels que les consortiums et les partenariats public-privé sont essentiels à l'innovation et à l'entrepreneuriat. Il faut que des outils, des mécanismes et des cadres de réglementation soient en place pour appuyer les réseaux, les nouvelles idées et l'innovation.

Approvisionnement : selon les opinions qui sont exprimées dans le rapport ayant été déposé par M. Emerson (Examen des programmes et des politiques de l'aérospatiale et de l'espace, volume sur l'espace), l'approvisionnement demeure un outil clé pour stimuler l'innovation et l'entrepreneuriat. Le Programme d'innovation Construire au Canada (solutions novatrices du Canada) est un outil moderne qui pourrait receler un potentiel énorme pour le secteur spatial s'il permettait au gouvernement du Canada d'acheter des données auprès d'innovateurs.

Écosystèmes : le secteur spatial du Canada et les technologies connexes s'intègrent naturellement dans le Plan pour l'innovation et les compétences du gouvernement, notamment en ce qui concerne les Super Grappes. Le gouvernement et les intervenants doivent imaginer ce qu'ils peuvent faire ensemble pour régler des problèmes et envisager l'écosystème des fournisseurs.

Investissement et entrepreneuriat : les investisseurs ne croient pas que l'environnement canadien est propice à un rendement positif du capital investi. Il faut penser à la souplesse des programmes et de la réglementation, pas seulement à l'augmentation du financement gouvernemental. Le programme Catapult du R.-U. a été défini comme un programme modèle en ce qui a trait à l'appui des entrepreneurs et des entreprises en démarrage. Les entrepreneurs ont besoin d'aide pour apprendre comment faire croître les activités au Canada. Les cadres de réglementation doivent être flexibles et adaptables pour évoluer au diapason des technologies perturbatrices. Les applications et les technologies spatiales, qui sont grandement utiles pour d'autres secteurs (minier, pétrolier et gazier ainsi que forestier), sont souvent sous-utilisées/sous-déployées.

Idées/résultats principaux

Programme spatial équilibré : pour fournir une expérience de vol cruciale ainsi que soutenir et maintenir les talents/capacités du secteur spatial canadien, il faut mettre en place un programme spatial équilibré et un éventail d'activités, comme des programmes phares (p. ex. Station spatiale internationale), des activités de mission de plus petite envergure, des activités scientifiques, la mise au point de technologies et la démonstration des capacités. Il faut aussi consacrer des fonds à l'appui de nouvelles activités spatiales pour favoriser la croissance du secteur; de nombreuses sociétés du secteur spatial ont été créées ou établies grâce à des programmes gouvernementaux fournissant d'importants capitaux d'amorçage.  

Mise à jour de la législation et de la réglementation : le Canada devrait passer en revue ses cadres législatifs et réglementaires (p. ex. télédétection et exploitation minière spatiale) pour déterminer s'ils appuient des modèles d'entreprises d'innovation de façon similaire aux efforts qui sont déployés par d'autres pays et, si tel est le cas, comment ils le font. Les technologies perturbatrices ont une incidence sur le rythme de changement dans le secteur, et les politiques/règlements doivent s'y adapter pour appuyer l'expérimentation. À titre d'exemple, d'autres pays travaillent activement à l'établissement de cadres législatifs quant à l'exploitation minière spatiale; le Canada devrait donc engager ce type de discussion dès que possible.

Approche pangouvernementale : une approche coordonnée par rapport à l'espace, y compris les programmes spatiaux civils et de la défense, aidera à utiliser l'espace au profit des Canadiens. Il y a une occasion d'harmoniser les objectifs de croissance industrielle avec une stratégie spatiale (p. ex. reconnaissance dans une optique de défense que la croissance industrielle est un élément moteur de la prise de décisions).  

Technologies perturbatrices : les entreprises et le gouvernement doivent collaborer à des domaines liés à la croissance, à l'innovation et à la mise au point de technologies perturbatrices. Le gouvernement a l'occasion de soutenir des activités au moyen d'une aide directe ou de la réglementation/législation.  

Défis mondiaux : le niveau d'intérêt est élevé parmi les Canadiens et les jeunes en ce qui a trait à l'utilisation de données spatiales pour surmonter certains défis mondiaux (p. ex. enjeux liés à l'agriculture, problèmes relatifs à l'eau, débris spatiaux et urbanisme). Des investissements dans des applications et des technologies spatiales peuvent donner lieu à de nouvelles entreprises, capacités technologiques et compétences numériques (p. ex. ingénierie, analyse de données et méga-données).

Participants

  • Al Conrad–IMP Aerospace  
  • Sarah Goldfeder–Earnscliffe Strategy Group
  • Chris Kitzan–Musée de l'aviation et de l'espace du Canada
  • Christopher Dodd–Airbus Defence & Space Canada, Inc.
  • Daniel Goldberg–Telesat
  • David McCabe–COM DEV Canada, Honeywell Aerospace
  • Eric Choi–Magellan Aerospace
  • Eva-Jane Lark–BMO Nesbitt Burns Midland Doherty Ltd.
  • Geoffrey Languedoc–Institut aéronautique et spatial du Canada
  • Iain Christie–Association des industries aérospatiales du Canada
  • Ian Scott–Telesat
  • Jason Palidwar–Iridian Spectral Technologies
  • Jim Quick–Association des industries aérospatiales du Canada
  • John Detombe–Groupe ADGA
  • Larisa Beach–Neptec Design Group Ltd.
  • Leslie Swartman–MDA
  • Lori M. Wickert–Newmont Mining Corporation
  • Matt Ivis–MDA
  • Rick Pitre–Terizons Consulting Inc
  • Robert A. « Bob » Ryerson–Kim Geomatics Corporation
  • Ryan Alan Anderson–QShift
  • Stewart Bain–NorStar Space Data