Rapport des Tables de stratégies économiques du Canada : Fabrication de pointe

Le Canada doit être plus compétitif s’il veut devenir un chef de file manufacturier de premier plan sur la scène mondiale. Même si nous avons des entreprises de fabrication qui ont des taux de croissance supérieurs à 15 %, dans l’ensemble, le secteur est stagnant.

Avec les bonnes technologies en place — la robotique, la fabrication additive et l’analyse de métadonnées — les manufacturiers canadiens peuvent stimuler l’innovation et transformer l’efficacité de leurs activités. Nous avons conçu une feuille de route afin de matérialiser cette vision, en créant un cadre plus solide et favorable aux investissements, en changeant la culture canadienne de la fabrication afin d’accélérer l’adoption de technologies ainsi que de développer une main-d’œuvre inclusive et qualifiée pour le monde numérique.

Vision

Nous sommes des innovateurs canadiens, motivés par l’imagination et l’inclusion, déterminés à créer un monde meilleur grâce à ce que nous produisons #MIEUXfabriqueauCANADA.

La fabrication continue d’être un élément majeur d’une économie canadienne diversifiée. Nous sommes fiers de notre histoire dans le domaine de la transformation des ressources naturelles de notre pays, et ce, en produits qui sont intégrés à la chaîne d’approvisionnement mondiale. Alors que certaines nations ferment leurs frontières, nous avons ouvert les nôtres au monde entier : cette ouverture a toujours été une force économique. Maintenant, toutefois, pour continuer de prospérer, nous devons obtenir un marché d’exportation plus diversifié en développant de nouveaux produits et en adoptant une technologie qui nous rendra plus productifs. Lorsque nous ferons cela, nous créerons de bons emplois pour les « fabricants » du Canada et « rendrons le monde plus Canadien » en exportant nos valeurs libérales et transparentes par l’entremise des produits que nous fabriquons.

Nous devons établir un objectif ambitieux, quantifiable et travailler ensemble à l’atteindre. En ce qui me concerne, notre position actuelle au classement n’a pas d’importance. Ce qui importe, c’est notre vélocité, la vitesse à laquelle nous nous améliorons. Accélérons la transmission du savoir. Le manque de partage du savoir est ce qui limite le rythme de la croissance. Si nous pouvons apprendre des pratiques exemplaires et transmettre le savoir plus rapidement que les autres, alors nous réussirons Nous serons à la fine pointe.

Charles Deguire, Président, Table sur la fabrication de pointe

Fabrication au Canada

Les industries manufacturières du Canada apportent une contribution à la santé économique et à l’innovation du pays des façons suivantes :

  • Emploi de 1,7 million de personnes — 10 % de la main-d’œuvre canadienne.
  • Rémunération totale versée aux employés, qui dépasse celle de tout autre secteur — 114 milliards de dollars.
  • Génération de 42 % de toute la recherche du secteur privé et des activités de développement.

Fabrication de pointe au Canada : novatrice, équitable et durable. Le monde a besoin de plus de ces qualités!

Objectifs

Augmenter de 50 % les ventes des manufacturiers, à 1 billion $, d’ici 2030

Augmenter de 50 % les exportations de produits manufacturiers, à 540 G$, d’ici 2030

Figure 1 : Projections des ventes manufacturières

Projections des ventes manufacturières
Description de la figure 1

Ce graphique linéaire montre les projections des ventes manufacturières au Canada. L’axe horizontal indique l’année, de 2004 à 2031, par tranches de trois ans. L’axe vertical indique le montant en millions de dollars, de 200 000 à 1 200 000, par tranches de 200 000.

Une droite rouge représente les ventes. Elle passe d’environ 600 000 en 2004, baisse de façon marquée entre 2007 et 2010 jusqu’à 500 000 environ, pour ensuite remonter de façon assez stable, dépassant les 600 000 en 2018.

La droite rouge se scinde ensuite en trois, formant une droite jaune, une droite noire et une droite turquoise. La jaune représente la croissance au cours des cinq dernières années. Elle monte de façon marquée entre 2018 et 2031, passant d’environ 600 000 à plus de 800 000. La noire représente quant à elle la croissance au cours des dix dernières années. Elle monte légèrement entre 2018 et 2031, passant d’environ 600 000 à près de 700 000. La turquoise, qui représente les projections, monte de façon marquée, passant de 600 000 environ pour atteindre un billion de dollars, chiffre représenté par une icône de cible.

Figure 2 : Projections des exportations manufacturières

Projections des exportations manufacturières
Description de la figure 2

Ce graphique linéaire montre les projections des exportations manufacturières au Canada. L’axe horizontal indique l’année, de 2004 à 2031, par tranches de trois ans. L’axe vertical indique le montant en millions de dollars, de 100 000 à 600 000, par tranches de 100 000.

Une droite rouge représente les exportations manufacturières. D’un peu plus de 300 000 en 2004, elle baisse de façon marquée entre 2007 et 2010, puis remonte de manière assez stable jusqu’à un peu moins de 400 000 en 2018. La droite rouge se scinde ensuite en trois, formant une droite jaune, une droite bleue et une droite turquoise. La jaune représente la croissance au cours des cinq dernières années. Elle monte de façon marquée d’un peu moins de 400 000 en 2018 à 500 000 environ. La bleue représente quant à elle la croissance au cours des dix dernières années. Elle monte légèrement d’un peu moins de 400 000 en 2018 à environ 400 000 en 2031. La turquoise monte de façon marquée d’un peu moins de 400 000 en 2018 pour atteindre 540 milliards de dollars, chiffre représenté par une icône de cible.

Pour surveiller le bien-être du secteur manufacturier canadien, nous choisissons des objectifs qui reflètent les ventes et exportations des produits manufacturiers. La croissance du secteur manufacturier exige que le Canada diversifie ses marchés d’exportation et ses offres, car le marché national est comparativement petit. Autrement dit, le succès du secteur manufacturier dépend de la relation du Canada avec le monde. Un objectif de ventes complète cela car il reflète la santé des entreprises canadiennes et la mesure dans laquelle celles-ci croissent en général. Un objectif de croissance annuelle de 3,2 % pour les ventes ainsi que les exportations est ambitieux mais réalisable.

Nous avons besoin d’une boucle de rétroaction continue dans ce pays, qui nous permet d’évaluer notre compétitivité par rapport à d’autres pays et de nous assurer que nous continuons à créer de la valeur pour nos clients.

Obstacles à surmonter

Il est temps pour le Canada de prendre l’initiative et d’atteindre les objectifs quiimportent pour nous. Nous avons besoin de surmonter les obstacles suivants pour atteindre nos objectifs manufacturiers et pour réaliser nos ambitions :

  • La concurrence mondiale prend de l’ampleur, surtout du côté des économies émergentes.
  • Il y a une pénurie de travailleurs qualifiés et spécialisés pour le monde numérique.
  • L’adoption de la technologie est variable et la productivité accuse un retard.
  • La fluctuation du prix des matières premières et du dollar créent des variations de coûts.
  • La croissance du principal marché d’exportation que constituent les États-Unis est lente.

Les fabricants canadiens adopteront la technologie ou mourront. Espérons qu’ils l’adoptent. Et aidons-les à adopter les innovations canadiennes — alors la prochaine entreprise SAP est une entreprise canadienne d’IA. Pourquoi pas?

Potentiel à réaliser

Le Canada doit reprendre un rôle de chef de file dans le monde. Cela commence au pays avec des membres de l’industrie qui travaillent ensemble et avec tous les ordres gouvernementaux.

Les premières étapes ont été entreprises par la nouvelle initiative des supergrappes, qui constitue une plateforme nationale de lancement de projets perturbateurs. Nous proposons un réseau de centres d’adoption de technologies afin d’accélérer ce genre de coopération et de créer un élan en faveur d’un groupement des fabricants, afin de leur permettre de travailler ensemble sur des objectifs communs. Nous proposons aussi des mesures pour rendre les investissements au Canada plus attrayants pour les entreprises mondiales — qu’elles aient ou non leur siège social ici. Cela nous permettra de miser sur des chaînes de valeur mondiales.

De plus, nous offrons des propositions permettant aux Canadiens d’acquérir les compétences nécessaires pour devenir des fabricants et de recevoir le soutien requis pour devenir des entrepreneurs — et permettant au pays de bénéficier de ces perturbations.

  • Capital : Nous devons être les premiers qui viennent à l’esprit des PDG canadiens et mondiaux qui prennent des décisions en matière d’investissements pour le développement et la fabrication de produits.
  • Talent : Nous devons être la première option des jeunes Canadiens qui désirent changer le monde par l’entremise d’une carrière valorisante permettant une grande qualité de vie, reflétant la diversitéde la population canadienne et les avantages qui en découlent.
  • Productivité : Nous devons être ceux qui adoptent et conçoivent des nouveautés technologiques et fournissent des produits et solutions de pointe.
  • Marché : Nous devons nous ancrer dans une chaîne de valeur mondiale durable.

L’objectif devrait être que les manufacturiers installés choisissent deconserver au Canada davantage de mandats. La raison est que c’est lemoteur de toute la chaîne d’approvisionnement. Pour qu’il en soit ainsi,les manufacturiers canadiens doivent être plus productifs et compétitifs.

Mesures proposées

Les fabricants canadiens sont prêts à faire leur part. Par l’entremise du projet des Tables sectorielles de stratégies économiques et à titre de secteur dans son ensemble, nous sommes déterminés à créer de meilleurs emplois avec des salaires plus élevés pour les Canadiens et une meilleure qualité de vie pour tous. Nous voulons construire une économie forte qui résistera aux fluctuations économiques mondiales.

Figure 3 : #MIEUXfabriqueauCANADA

#MIEUXfabriqueauCANADA
Description de la figure 3
  1. Canagrandir
    • Service de guide-expert (SGEEFPC) et CANBÂTIR
    • CANFINANCE
    • Système engagement rapide
  2. Initiative talents & compétences
    • Bassin de talents
    • Programmes d’apprentissage et réseau des compétences
    • Subventions création d’emplois, programmes d’études, formation permanente
  3. Canavance
    • Centres d’adoption de technologies
    • Demonstration de technologie pour premiers utilisateurs et régulateurs
    • Outil préparation numérique
  4. Initiative hypercroissance
    • Service des délégués commerciaux
    • Fonds stratégique pour l’innovation
    • Agences de développement régional
    • Talents mondiaux
    • Revue PR&DE

Du côté gauche de ce graphique rectangulaire se trouve une colonne grise, dans laquelle on peut lire « #MIEUXfabriqueauCANADA » à la verticale. Du côté droit, on voit un cercle divisé en quatre sections, avec au centre le logo des Tables de stratégies économiques du Canada.

Si l’on suit le sens des aiguilles d’une montre, la section du haut qui porte la mention « Capital », est bleue et comprend une icône avec deux engrenages, dont l’un a un signe de dollar au centre. La section suivante, en jaune, porte la mention « Talent » et comprend une icône qui montre une personne portant un chapeau de diplômé. Ensuite vient la section en vert pâle, « Productivité », qui comprend une icône de bras robotisé. La dernière section, en vert et portant la mention « Marché », comprend une icône de globe terrestre en fil de fer.

Entre la colonne grise et le cercle, on voit quatre chiffres avec des couleurs, chacun correspondant à l’une des sections du graphique circulaire. Le « 1 » est bleu et porte la mention « CANAGRANDIR ». Le « 2 » est jaune et porte la mention « INITIATIVE TALENT ET COMPÉTENCES ». Le « 3 » est vert pâle et porte la mention « CANAVANCE ». Le « 4 » est vert et porte la mention « INITIATIVE HYPERCROISSANCE ». Entre trois et cinq puces sont disposées sous chacun des chiffres.

Les fabricants canadiens sont déterminés à atteindre ces objectifs. Cela requiert des engagements ambitieux de la part de notre industrie, ainsi que de tous les ordres de gouvernement et des universités. Nous voulons une stratégie nationale pour le secteur manufacturier afin que celui-ci aille de l’avant comme suit : augmenter considérablement l’utilisation d’outils de productivité; mettre à niveau notre compétitivité de base grâce à un meilleur accès au capital, au talent et au marché.

Cette stratégie offrira un cadre permanent de perfectionnement afin d’accélérer les cycles de croissance des manufacturiers, veillant à investir dans ce qui fonctionne et à se retirer de ce qui ne fonctionne pas. En même temps,nous avons besoin d’un processus continu permettant de rendre compte régulièrement du progrès de nos interventions à l’aide de mesures de l’industrie.

La stratégie devrait comprendre quatre éléments :

  1. Faciliter les investissements au Canada en créant le programme CANAGRANDIR afin d’habiliter les entreprises phares et d’attirer davantage de mandats mondiaux.
  2. Accroître notre avantage mondial en matière de talents diversifiés en instaurant une démarche canadienne pour les talents et les compétences manufacturières de pointe.
  3. Abaisser le coût de l’adoption de nouvelles technologies, en créant CANAVANCE, un réseau de centres d’adoption de technologies, afin de relier les innovateurs aux fabricants bien établis puis d’accroître notre productivité et la diversité des produits.
  4. Accroître rapidement nos PME au potentiel élevé grâce à un processus efficient et souple, en offrant aux entreprises manufacturières canadiennes du soutien pour « l’hypercroissance ».

Proposition

Faciliter les investissements au Canada en créant le programme CANAGRANDIR afin d’attirer des entreprises phares

Nous proposons CANAGRANDIR, un programme polyvalent et systématique pour attirer des investissements de sociétés nationales et internationales, des entreprises phares et pourrenforcer l’écosystème manufacturier du Canada. Le programme servirait de guichet unique de communication entre les entreprises et tous les ordres gouvernementaux, ainsi qu’entre les clients nationaux et internationaux; ce programme permettrait d’accélérer les approbations réglementaires et l’obtention de permis, d’offrir des incitatifs et l’accès à un réseau de centres de technologies et, ultimement, de créer et de promouvoir une proposition attrayante de valeur pour le Canada.

Qui sont certains de nos concurrents?

Ces organisations sont bien coordonnées et en mesure d’attirer des entreprises phares vers leur territoire :

  • SitesOhio
    Cette base de données en ligne, qui contient des endroits prêts pour un démarrage, a fait l’objet d’un examen complet et offre une carte interactive permettant aux utilisateurs de juxtaposer de l’information comme sur les cartes des points chauds affichant des éléments démographiques, les dépenses de consommateurs et les couvertures haut débit. Ce site est exploité par JobsOhio, un organisme sans but lucratif conçu pour orienter la création d’emplois et de nouveaux placements de capitaux en Ohioen attirant les entreprises, en les maintenant en place et en facilitant leurs efforts d’expansion.
  • ProMéxico
    Cette agence fédérale coordonne les stratégies pour renforcer la participation du Mexique à l’économie internationale : elle supervise des activités qui servent à attirer des investissements étrangers. Son site Web comprend un outil de sélection d’endroits et une carte de grappes relatives à des industries importantes.

L’importance de cet enjeu

« Mandat d’entreprise » est l’expression terminologique du monde des affaires qui sert à décrire quand une entreprise multinationale choisit de concevoir, de développer et/ou de fabriquer des produits spécifiques dans un pays particulier; cela permet aux fournisseurs de ce pays de faire partie de sa chaîne d’approvisionnement mondial. La croissance du secteur manufacturier canadien dépend dans une mesure non négligeable de sa capacité d’attirer ces sortes de mandats.

Les pays sont en concurrence dans le monde lorsqu’il est question d’attirer ces mandats, et le Canada doit en faire davantage pour qu’ils aboutissent ici. Aujourd’hui, notre contexte de réglementation est complexe; l’octroi des permis est lent; les coûts de la main-d’œuvre et de l’énergie sont plus élevés que dans d’autres pays; nous ne sommes pas aussi concurrentiels que par le passé en matière de fiscalité en raison des modifications américaines récemment apportéesà l’impôt des sociétés et aux déductions pour amortissement. Il est important de rééquilibrer les choses. Le Canada doit non seulement s’adapter en fonction d’autres pays afin d’être concurrentiel par sa réglementation et ses politiques, mais il doit les surpasser et devenir un chef de file mondial.

Le plus important est que les entreprises ont de courts délais pour prendre les décisions. Puisque les administrations fédérale, provinciales et municipales participent toutes aux autorisations, le Canada ne réagit pas assez rapidement. Par conséquent, les entreprises internationales et nationales choisissent de concevoir et de fabriquer ailleurs leurs gammes de produits. La coordination entre tous les ordres gouvernementaux est donc essentielle.

Même s’il est important d’avoir des entreprises nationales en croissance, le Canada doit aussi être plus proactif pour attirer des investissements directs étrangers (IDE) au pays. De 2009 à 2014, les investissements étrangers au Canada ont augmenté de moins de 7 % — comparativement à 134 % aux É.-U.

Depuis 2012, notre pays représente 1,3 % des dépenses en investissements étrangers directs novateurs dans des activités liées à la fabrication et environ 1,5 % de la fabrication à valeur ajoutée à l’échelle mondiale.

Figure 4 : Croissance d’IDE en fabrication par pays 2009-2014

Croissance d’IDE en fabrication par pays 2009-2014
Description de la figure 4

Un graphique en barres indique la croissance de l’investissement direct étranger par pays entre 2009 et 2014. L’axe horizontal comprend deux barres, l’une étiquetée « États-Unis » et l’autre, « Canada ». L’axe vertical va de 0 à 140 %, par tranches des 20 %. Les États-Unis se situent à 134,2 %, comparativement à 6,7 % pour le Canada.

Note: Industrie 2030: Manufacturing a Competitive Business Environment in Canada (anglais seulement)

Premières étapes : ce sur quoi le canada peut miser

  • Investissement Québec
    Cet organisme aide les manufacturiers à obtenir du financement et à devenir plus innovateurs. En date de mars 2017, il avait accordé pour 421,9 M$ de financement au entreprises manufacturières.
  • Toronto Global
    Cet organisme qui attire du financement sert de guichet unique pour aider les investisseurs à naviguer à travers les divers ordres gouvernementaux, tout en fournissant de l’analyse axée sur la sélection d’endroits.
  • Service de concierge pour les entreprises
    Ce nouveau service ontarien offre un guichet unique qui permet d’offrir de l’information commerciale et des solutions d’investissement adaptées. Son objectif est d’améliorer l’expérience des investisseurs, par l’offre d’idées et de renseignements de grande qualité, opportuns et personnalisés sur les affaires et les possibilités, les incitatifs, les talents et l’immigration de gens d’affaires du marché.
  • Carrefour Investir au Canada
    Le Carrefour a pour objet d’apporter au client un soutien continu et un guichet unique à des investisseurs majeurs. Il comptera des professionnels responsables d’attirer des investissements en marketing, en sensibilisation, en renseignements commerciaux, en recherche et en suivi des investissements.

En 2016, le flux d’IDE au Canada a baissé de 50 % par rapport à la moyenne avant la récession de 2005 à 2007. Pendant ce temps, le flux des investissements mondiaux a augmenté de 20 % et les investissements aux É.-U., de plus de 110 %.

Le Canada doit assurer une meilleure coordination entre les trois ordres de gouvernements et personnaliser son message selon les occasions offertes. Des initiatives visent cet objectif, mais il y a encore des lacunes au niveau national. Des améliorations sont requises pour la création d’emplois, l’ajout de revenus à notre assiette fiscale soutenant les programmes sociaux, et pour les chaînes d’approvisionnement phares, qui produisent des effets multiplicateurs féconds dans l’économie.

CANAGRANDIR fournirait le guichet unique nécessaire pour simplifier le processus et pour tirer avantage des occasions.

Ce que nous recommandons

Nous proposons que CANAGRANDIR comprenne les éléments suivants :

  1. Service de guide-expert pour les entreprises de fabrication de pointe du Canada (SGEEFPC) et CANBÂTIR :
    Ce réseau de portails à guichet unique au Canada donnera aux dirigeants de l’industrie une interface unique pour étudier l’élargissement de la fabrication de pointe au Canada. Le SGEEFPC recevra au préalable des demandes d’agrandissement manufacturier et servira rapidement d’intermédiaire avec les administrations fédérale, provinciales et municipales, afin d’avoir une conversation connexe avec la société requérante. Le SGEEFPC pourrait créer et tenir à jour une base de données sur les lieux de fabrication de pointe qui sont prêts pour un démarrage au Canada, en collaboration avec les municipalités et les provinces. Ces sites de CANBÂTIR se trouveraient dans la trousse de réponses Engagement rapide du SGEEFPC.
  2. Fonds pour favoriser les entreprises de fabrication de pointe (CANFINANCE) :
    CANFINANCE sera un outil important du SGEEFPC. Les agents du SGEEFPC qui connaissent les sources fédérales et provinciales de financement pour les entreprises manufacturières de pointe prépareraient une trousse de mesures incitatives logiques afin de répondre aux demandes d’Engagement Rapide et d’aider l’entreprise à obtenir les fonds décrits dans une lettre d’intention. Parmi les incitatifs devraient se trouver des mesures fiscales, dont une déduction immédiate de 100 % pour amortissement, sur une période de cinq ans, et un fonds d’un milliard de dollars servant à offrir des prêts remboursables afin d’attirer des entreprises au Canada.
  3. Système engagement rapide :
    Les entreprises utilisant le SGEEFPC pour demander de l’aide aux fins de la construction, la rétention, l’agrandissementd’une installation manufacturière de pointe au Canada, ou aux fins de réinvestissement dans ce dernier, seraient encouragées à remplir un demande ENGAGEMENT RAPIDE, dans laquelle serait décrits leur plan d’activités et le type de soutien requis. La demande pourrait comprendre un PE afin de permettre le partage de données et d’assurer la protection de la confidentialité.
  4. Équipe CONCOURS CANADA : La petite équipe du SGEEFPC pourrait communiquer continuellement les réactions des exécutants industriels ainsi que des représentants de l’élaboration des politiques commerciales et économiques fédérales et provinciales. L’équipe s’occuperait de tableaux de bord servant à suivre la position concurrentielle mondiale du Canada dans les domaines des coûts de la fabrication, de la fiscalité, de la réglementation et de l’exportation. De plus, l’équipe aurait pour responsabilité de transférer aux PME les renseignements sur les possibilités d’exportation. Un projet pilote sur les échanges entre l’industrie et le délégué commercial facilitera l’apprentissage direct sur les marchés mondiaux de l’exportation.
    L’équipe pourrait aussi travailler sur un effort de renouvellement de l’image de marque, l’élaboration de normes nationales pour un contenu canadien minimal et une qualité qui refléterait les réalités de la chaîne d’approvisionnement mondiale existante, tout en permettant que quelque chose porte officiellement l’étiquette « Fabriqué au Canada ».

En faveur du Canada

« À titre d’entrepreneur du secteur manufacturier qui exporte 100 % de ses produits, j’ai à surmonter de nombreux obstacles en tant qu’entreprise qui a des activités intensives de R. et D. Le problème principal au sein de l’écosystème pour une PME est de trouver du soutien au pays et d’être en mesure de commercialiser nos produits au Canada. La majorité de nos clients se trouvent à l’étranger en raison d’un contexte défavorable au risque au Canada, ce qui oblige l’entreprise à chercher continuellement du capital. En outre, lorsque les produits de l’entreprise sont exportés, nous devons constamment « réinventer la roue » afin de répondre aux exigences d’admissibilité des divers programmes de financement. Le programme CANAGRANDIR pourrait aider à trouver les appuis dont ont besoin les entrepreneurs pour croître au Canada et pour ajouter aux possibilités de l’entreprise en matière d’exportation. ».

Mesurer le succès

Nous faisons du travail de pointe au Canada; nous ne sommes pas simplement bons à affirmer que nous le faisons. J’aimerais que nous soyons reconnus comme un centre mondial d‘excellence pour la fabrication de pointe.

Proposition

Transformer nos talents hautement qualifiés en un atout canadien mondial grâce à l’instauration d’une démarche canadienne pour les talents et les compétences manufacturières de pointe

Cette approche nationale et multidimensionnelle coordonnée au pays afin d’accroître l’avantage que présentent nos talents, d’attirer de nouveaux talents, d’accroître les efforts d’apprentissage intégré à l’emploi, de recycler la main-d’œuvre manufacturière et d’augmenter le nombre de groupes sous-représentés dans le secteur, aurait à sa base un réseau de collaboration pour les compétences. Un objectif principal du projet serait de favoriser une formation et un perfectionnement permanents, à partir d’une exposition à la fabrication de pointe, ensuite par des subventions pour l’emploi, le développement de programmes d’études et du mentorat. Pour atteindre ce but, une solide coopération entre tous les ordres gouvernementaux, les universités et l’industrie sera essentielle.

L’importance de cet enjeu

L’adoption de technologies manufacturières de pointe exige de nouvelles compétences techniques, commerciales et reliées aux procédés. L’accès aux travailleurs qualifiés est aussi un facteur important pour les entreprises lors de l’évaluation des endroits pour un élargissement des activités et un investissement dans les capacités de fabrication. Parmi les fabricants ayant participé à l’enquête, 32 % ont indiqué que l’accès à des travailleurs spécialisés est une qualification importante lors de la sélection d’endroits pour des mandats mondiaux.

Pourtant le rythme rapide du changement technologique et le vieillissement des travailleurs du Canada créent une pénurie de personnel manufacturier qualifié et expérimenté. Ce déficit devrait s’amplifier au cours des 10 pro-chaines années : aujourd’hui, il y a 30 000 emplois à doter dans le secteur manufacturier. Vers 2026, il faudra 55 600 travailleurs additionnels, selon le Système de projections des professions au Canada. Cela représente pour les manufacturiers une occasion sans précédent d’accéder à du potentiel inexploité dans la main-d’œuvre, en particulier au sein des groupes sous-représentés. Par exemple, les femmes représentent presque la moitié de la population active canadienne, pourtant, elles continuent d’être sous-représentées dans les métiers spécialisés et les professions techniques, y comprisla science, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques.

Le secteur manufacturier est en concurrence avec d’autres secteurs pour les mêmes travailleurs spécialisés, surtout des techniciens, des technologues et des gens de métiers. Les travailleurs potentiels peuvent être plus attirés par d’autres industries — dont la construction, les services publics, le pétrole, le gaz et les services professionnels car elles peuvent offrir de meilleurs incitatifs que les fabricants, ou c’est du moins ce qui est perçu.

Afin que davantage de Canadiens soient intéressés et spécialisés en ce qui a trait à la fabrication de pointe, le secteur doit d’abord être clair au sujet des rôles qui sont offerts et des compétences requises. Le Digital Manufacturing and Design Innovation Institute des É.-U. est déjà associé avec ManpowerGroup afin de développer une taxinomie complète des rôles et compétences émergentes dans la fabrication numérique et l’espace de la conception. Au Canada, le budget 2017 promettait 225 millions de dollars sur quatre ans — 75 millions de dollars par année subséquemment — pour Compétences futures, qui mettra sur pied un nouvel organisme devant déterminer les compétences nécessaires aux employeurs.

Créer une taxinomie complète des compétences et rôles émergents dans la fabrication numérique et l’espace de conception pour le Canada nous permettra d’augmenter l’offre de débutants prêts pour le secteur manufacturier, de créer des possibilités d’emplois de grande qualité pour les jeunes et de mettre en rapport les entreprises avec la prochaine génération de talents spécialisés.

Ce que nous recommandons

Le Canada a un avantage mondial avec sa population active axée sur le savoir et ses gens de métiers accrédités; de plus, l’entreprise peut faire approuver l’immigration au Canada de son personnel international. Toutefois, le Canada a besoin de trouver rapidement des points forts spécifiques pertinents dans les talents canadiens et de les apparier en fonction des exigences spécifiques des occasions d’investissement.

Premières étapes : projets réussis sur lesquels miser

Table ronde du milieu des affaires et de l’enseignement supérieur
Composée de dirigeants du secteur privé, d’universités, de collèges et d’écoles polytechniques, la Table ronde aide les jeunes Canadiens à effectuer la transition de l’école au travail, à renforcer la collaboration en matière de recherche entrel’industrie et les institutions; elle aide les employeurs canadiens pendant qu’ils s’adaptent à l’économie de l’avenir.

Fondation Yves Landry
Les subventions de requalification de cet organisme supporté par FedDev Ontario sont un exemple de programme qui a eu un effet régional transformateur lorsqu’il s’agit de s’attaquer aux lacunes dans les compétences et des connaissances techniques des personnes au travail.

Démarche canadienne pour les talents et les compétences manufacturières de pointe
Le projet d’instauration d’une démarche canadienne pour les talents et les compétences manufacturières de pointe permettrait de constituer un réseau de collaboration pour les compétences afin de relier les entreprises, les universités, les collèges, les écoles polytechniques et d’autres services éducatifs. Les lacunes en matière de compétences seraient relevées et harmonisées avec l’information sur le marché du travail ainsi qu’avec les ressources offertes aux entreprises manufacturières. Le réseau favoriserait une coopération permanente entre l’industrie et les éducateurs à propos des programmes d’études — en particulier pour les métiers spécialisés, ce qui est un point fort de pays tels que l’Allemagne, la France et le R.-U.

Les éléments spécifiques du projet comprendraient ceci :

  • Bassin de talents : Il sert à exposer les Canadiens à la fabrication de pointe par l’entremise de visites publiques des installations, en donnant aux élèves de la 3e année la chance de voir et d’explorer les technologies transformatrices, en augmentant le financement des programmes d’apprentissage précoce de STIM et le soutien de ceux-ci, en créant un programme pilote national de bourses destiné aux étudiants étrangers en fabrication au Canada après leur accréditation. Parmi les projets réussis dans le monde se trouvela Journée des filles, une activité annuelle qui expose les jeunes filles aux procédés de fabrication et à des carrières possibles dans la fabrication.
  • Apprentissage intégré au travail : Cela amplifierait l’apprentissage intégré au travail (AIT) à l’aide de partenariats entre des programmes existants et des organisations en place, telles des associations nationales d’entreprises. Cela permettrait de créer une base de données sur les occasions, d’offrir un meilleur accès aux PME aux talents et une compréhension supérieure des besoins. Le programme de l’Académie d’ingénierie et de technologie de Siemens Canada est un modèle reconnu pour le secteur manufacturier de pointe. Un réseau de collaboration pour les compétences pourrait fixer un objectif pour le nombre des programmes d’AIT. Des incitatifs additionnels pour les groupes sous-représentés tels que les femmes, les Autochtones, les handicapés et les minorités visibles seraient aussi testés.
  • Subventions pour la création d’emplois et de programmes d’études pour l’acquisition de compétences : Poursuivre le programme de subventions pour la création d’emplois, créer un programme national d’études pour les compétences dans le domaine manufacturier, accessible partout au Canada par la technologie numérique, utiliser le modèle de partenariat industrie-gouvernement afin d’accélérer la requalification des travailleurs existants.
  • Formation permanente : Vu l’importance de la requalification, nous recommandons un programme pilote national axé sur la formation permanente dans le cadre duquel les postulants auraient une somme fixe d’argent, peut-être avec une contrepartie de l’industrie, et il serait possible de choisir l’endroit de la formation.

En plus de ce qui précède, le projet d’instauration d’une démarche canadienne pour les talents et les compétences manufacturières de pointe pourrait faire ce qui suit :

  • Adopter et reconnaître un système d’agrément fondé sur des normes, transférable à l’échelle nationale et reconnu par l’industrie afin que les employés sachent que leur agrément et leurs titres de compétence seront reconnus partout par les employeurs au Canada (par exemple le programme AttestPLUS du Canada).
  • Attirer et conserver les talents, en reconnaissant l’agrément des étudiants étrangers et en offrant des bourses après l’obtention de leur diplôme d’une université ou d’un collège canadien, en accordant des permis de travail et en accélérant le processus d’acquisition de la citoyenneté canadienne.
  • Mettre sur pied un réseau national de mentorat pour le secteur manufacturier de pointe, afin d’apparier des dirigeants d’entreprises de pointe en démarrage et des dirigeants expérimentés du secteur manufacturier. Cela doit aussi comprendre un réseau de femmes dans la fabrication afin de favoriser la croissance des entreprises dirigées par des femmes.
  • Promouvoir et renouveler l’image de marque du secteur manufacturier de pointe du Canada par une campagne de valorisation de la marque et une campagne présentant des exemples pour tous ((#MIEUXfabriqueauCANADA) campagne qui vise les femmes, les jeunes, les étudiants et les investisseurs étrangers. Cela comprendrait un partenariat entre le gouvernement, l’industrie et des associations afin de financer et de faciliter la campagne et de rencontrer les jeunes où ils se trouvent en vue de souligner l’importance du secteur au pays et de faire du marketing pour les excellents emplois qui leur sont offerts.

Mesurer le succès

Proposition

Réduire le risque perçu en rapport avec l’adoption des nouvelles technologies en créant CANAVANCE, un réseau manufacturier de pointe canadien composé de centres d’adoption de technologies.

CANAVANCE serait un réseau national d’organisations qui incite les entreprises à soutenir le développement, la mise en valeur, la transmission des technologies de l’Industrie 4.0 et l’accès à celles-ci, en particulier les PME, et pour tester la production à plus grande échelle. Une organisation sans but lucratif soutenue par le public et des partenaires privés serait au centre du réseau; elle développerait des synergies avec les nouveaux travaux des supergrappes canadiennes importantes et les compléterait.

L’importance de cet enjeu

L’essor d’Industrie 4.0, piloté par les données, engendrera un nouveau contexte mondial dans lequel ceux qui l’adopteront tôt seront récompensés pour leur détermination à adopter de nouvelles technologies alors que d’autres qui n’auront pas effectué ce virage seront laissés pour compte. Presque chaque facette de la fabrication moderne sera transformée depuis la façon de faire la recherche de produits, de les concevoir, de les fabriquer, de les distribuer et de les consommer, jusqu’à la manière d’intégrer les chaînes d’approvisionnement de fabrication et le mode d’exploitation des usines.

Les applications de l’Internet des objets dans les contextes manufacturiers engendreront entre 1,2 et 3,7 billions de dollars de valeur économique mondiale d’ici 2025.

Les technologies d’Industrie 4.0 ont la capacité de stimuler la productivité des usines du monde entier de10 % à 25 % — ajoutant entre 1 et 1,5 % à la croissance annuelle de la productivité d’une nation.

Les entreprises du Canada qui ont adopté les nouvelles technologies ont souvent une croissance et une productivité supérieures et des coûts d’exploitation inférieurs. Par exemple, la fabrication avec la technologie numérique réduit les coûts d’exploitation en abaissant de 10 à 40 % les dépenses d’entretien, et rend les entreprises plus réactives, et réduit de 20 à 50 % les coûts de la mise sur le marché. Toutefois, dans l’ensemble, les manufacturiers canadiens sont plus lents que leurs concurrents internationaux à adopter les technologies de fabrication. Ils investissent moins dans la technologie que leurs pairs aux É.-U., sauf dans quelques secteurs spécifiques telle la fabrication chimique.

« Si nous pouvons doubler l’efficacité des travailleurs manufacturiers au cours des 10 prochaines années en investissant dans la technologie qui augmente leur productivité, cela suffirait-il pour faciliter la décision d’investir? OUI! »

Premières étapes : projets Industrie 4.0 dans le monde

Excellence in Manufacturing Consortium
Cet organisme canadien sans but lucratif, ayant des centresdans le pays, permet aux PME de se servir et de se former entre elles dans divers domaines manufacturiers, notamment la fabrication sans gaspillage. Il adopte les technologies d’Industrie 4.0 et fournit un outil d’évaluation de l’état de préparation numérique qui compléterait son évaluation sur le gaspillage.

Digital Manufacturing and Design Innovation Institute (DMDII)
Aux É.-U., le DMDII encourage les usines américaines à déployer les technologies numériques de la fabrication et de la conception afin de parvenir à une efficience accrue et d’avoir des prix concurrentiels. Son financement fédéral initial était de 70 M $US avec une contrepartie de 2:1 provenant de sociétés,d’universités ainsi que des gouvernements régionaux et d’États.

Mittelstand-Digital
Cette organisation allemande illustre les possibilités que peut créer pour les PME la numérisation et la façon de mettre en oeuvre avec succès des technologies. Elle se sert d’information bien expliquée, neutre et pratique afin d’apporter un soutien spécialisé à la conception et l’exécution d’une stratégie numérique.

Cela est attribuable non pas au manque d’intérêt, mais plutôt à un certain nombre de défis surmontables :

  • L’incertitude de l’investissement quant aux coûts et bénéfices potentiels.
  • Le financement disponible et le coût, les outils publics fragmentés ou lourdement bureaucratiques.
  • Le manque d’information sur les technologies disponibles, la façon de les intégrer dans les systèmes existants et le retour potentiel sur l’investissement.
  • Le manque de travailleurs qualifiés/ formés afin de maximiser les rendements des investissements dans la technologie
  • L’insuffisance de partenariats dans la chaîne d’approvisionnement de la technologie canadienne afinde partager les risques et de créer des solutions plus complètes.
  • Les normes/règlements flous pour de nouvelles technologies.
  • La collaboration limitée entre les établissements postsecondaires et le secteur privé..

Ce que nous recommandons

CANAVANCE serait un réseau national de centres spécialisés faisant progresser l’Industrie 4.0, la numérisation et les plus récents matériaux et technologies pour la fabrication. Il pourrait « miser » sur les institutions fédérales, provinciales, universitaires et privées existantes afin de créer un réseau de qualité, intégré et de collaboration, composé de petits centres régionaux dans des zones manufacturières du Canada, puis comptant des organisations sans but lucratif existantes ou de nouvelles qui regroupent l’industrie, des associations, des universités, des écoles polytechniques, des collèges et des installations pertinentes du Conseil national de recherchesdu Canada.

Une plaque tournante pour #MIEUXfabriqueauCANADA Les centres joueraient aussi un rôle dominant comme carrefours physiques pour la campagne #MIEUXfabriqueauCANADA financée par les projets proposés par CANAGRANDIR.

Un organisme national canadien sans but lucratif pour le secteur manufacturier de pointe se trouverait cœur du réseau, chargé de voir à ce qu’il y ait des normes nationales, de créer une marque internationale, de fournir des normes et des services communs aux centres individuels. (Sinon, ce rôle pourrait être confié au Programme d’aide à la recherche industrielle [PARI-CNRC]).

Outil préparation numérique Les centres pourraient aussi servir comme carrefour pour l’Outil depréparation numérique. En tirant des leçons de projets précédents, tel que le Programme pilote d’adoption des technologies numériques du Conseil national de recherches, cet outil permettrait aux entreprises à développer des compétences et une culture numérique. En même temps, il offrira un mentorat afin d’avancer la transformation numérique et du soutien pratique pour l’adoption de cette technologie.

Rencontrer, Coordonner, Coopérer Cette approche ressemble au modèle allemand Fraunhofer, mais en l’adaptant au contexte déjà puissant de la R. et D. au Canada. Les centres seraient un endroit où toutes les parties prenantes (administrations fédérale/provinciales/municipales, universités et industrie) pourraient se rencontrer, coordonner et coopérer. Il pourrait y avoir des démonstrations de technologies, du travail contractuel, la certification d’Industrie 4.0 à la suite de l’évaluation de l’état de préparation. Les adeptes précoces auraient l’occasion de former leurs gestionnaires et équipes en compétences numériques nécessaires à l’apparition de la nouvelle technologie dans toute la chaîne de production. Puisque les technologies matures ont besoin de centres qui testent au-delà de la validation de principe pour éprouver la production à plus grande échelle, le réseau pourrait aussi être l’hôte de bacs à sable physiques et réglementaires et offrir des cadres qui permettent aux entreprises de tester des produits et des modèles d’activités de domaines émergents (p. ex. drones, véhicules autonomes), sans que soient imposées immédiatement des exigences réglementaires.

Réalisation et Financement La table de la stratégie économique sur la fabrication de pointe pourrait former le noyau d’un conseil d’administration qui superviserait la conception et la mise en œuvre du nouvel organisme sans but lucratif. Le gouvernement fédéral pourrait fournir 40 % du financement annuel de chaque centre dans le cadre de processus concurrentiels périodiques; le reste du revenu viendrait de membres industriels, de contrats de projets ainsi que de subventions de programmes de financement fédéraux et provinciaux. Cela créerait de la stabilité, tout en assurant que les centres répondent aux besoins de leurs clients. En outre, des programmes de financement existants, tels le Fonds stratégique pour l’innovation (FSI) et IRAP-NRC, pourraient consacrer aux projets de CANAVANCE une partie des fonds disponibles.

Mesurer le succès

  • Réduire de 20 à 30 % l’écart des investissements dans les technologies de l’information et de communications (TIC) du Canada par rapport aux É.-U. (depuis 40 %)
  • Hausser le pourcentage des PME de la fabrication qui adoptent Industrie 4.0, depuis 39 % jusqu’à au moins 75 %

Proposition

Mettre à l’échelle rapidement nos PME au potentiel élevé grâce à un processus efficient et adaptable, en offrant aux entreprises manufacturières canadiennes du soutien pour « l’hypercroissance ».

Cette proposition permettra au Canada de générer davantage d’entreprises phares par la consolidation et le recentrage du soutien gouvernemental et privé existant apporté aux entreprises qui offrent le plus grand potentiel. Ces entreprises pourraient accéder à un service pour la croissance accélérée, et auraient un accès plus rationalisé et intégré aux programmes gouvernementaux existants. L’hypercroissance serait également facilitée par plusieurs mécanismes de financement et de services.

L’importance de cet enjeu

Les entreprises à croissance élevée celles qui ont une croissance annuelle de 20 % ou plus — représentent 5 % des entreprises canadiennes; pourtant, elles représentent 45 % des nouveaux emplois. Par contre, des grandes entreprises (de 250 à 500 employés) tendent à avoir le meilleur rendement en termes de productivité, d’innovation et d’exportation. En misant sur les PME à croissance élevée afin de hausser le nombre des grandes entreprises canadiennes, nous serions en mesure de hausser également notre compétitivité.

Dans le secteur manufacturier canadien, une entreprise est réputée avoir un potentiel élevé d’amélioration si elle se trouve dans le quartile supérieur du revenu et de la productivité manufacturières pendant cinq années consécutives. En 2012, il y avait 830 PME manufacturières canadiennes à croissance élevée. Entre 2010 et 2013, ces PME ont contribué à 4,4 % de l’emploi et représentaient 11 % du revenu économique.

Une croissance réussie au Canada signifie que les entreprises manufacturières doivent pénétrer rapidement les marchés de l’exportation et s’intégrer aux chaînes établies d’approvisionnement, tout en trouvant les talents et le capital nécessaires. Notre expérience nous dit que le soutien gouvernemental peut être très précieux à ce stade, mais l’accès doit être facile — parce que les entrepreneurs ont des horaires surchargés pour faire croître leur entreprise et personnalisé. Le Canada a acquis une solide réputation pour le soutien qu’il apporte aux entreprises en démarrage, mais notre table a relevé des occasions spécifiques afin de mieux aider à la prochaine étape du développement.

Ce que nous recommandons

Les entreprises manufacturières canadiennes ont besoin de trois choses pour croître : du capital, des revenus et des talents. L’approche « À nous le podium » préconise la consolidation de notre soutien aux gagnants potentiels. Compte tenu des données quantitatives des entreprises, nous trouverions un petit cadre d’entreprises affichant une hypercroissance et ciblerions le soutien gouvernemental et privé existant, afin d’accélérer les choses, avec pour objectif de créer un ensemble de nouvelles entreprises phares canadiennes. Les entreprises ciblées seraient celles qui sont des chefs de file sur le marché, d’une échelle et d’une capacité suffisantes — en mesure de compter sur des ressources existantes afin de faciliter la coopération et des projets de soutien qui engendrent des bénéfices économiques durables. Ce pourrait être des entreprises membres de nos supergrappes, lesquelles, selon les prévisions, devraient accroître de 13,5 milliards de dollars le revenu et créer 13 500 emplois.

Encourager la croissance par co-investissement
Les entreprises ont besoin de capital de risque pour la croissance et les projets d’agrandissement, ce qui peut servir de levier à d’autres investisseurs afin d’atténuer les risques de leurs propres investissements. Le gouvernement fédéral a l’occasion de s’attaquer à l’écart d’approvisionnement sur le marché canadien du capital de risque en agissant comme un coinvestisseur de « financement d’appoint », dont le soutien peut être activé lorsque deux grandes entreprises canadiennes investissent dans un projet manufacturier révisé à la hausse. La Table croit fermement que c’est une occasion d’encourager de grandes entreprises manufacturières canadiennes à investir dans l’avenir de nos secteurs stratégiquement importants et de faire croître de plus solides grappes manufacturières, au bénéfice de la collectivité. Des exemples internationaux (ERP-EIF Co-investment Growth Facility et l’Innovation Investment Fund du R. U.) démontrent l’influence positive que ces politiques peuvent avoir pour encourager la croissance et s’attaquer aux échecs sur le marché des capitaux.

Promouvoir l’innovation à travers l’approvisionnement
Les entreprises ont besoin depremiers clients qui inspirent la confiance et créent de solides flux de revenu. CANAVANCE aidera.L’approvisionnement gouvernemental à tous les niveaux est nécessaire à la croissance des PME canadiennes et à l’amélioration du classement du Canada, soit la 55e place, en matière d’approvisionnement gouvernemental relatif aux produits de la technologie de pointe. Nous devons nous trouver parmi les 10 premiers pays. Pour supporter cette proposition, nous approuvons le modèle de Solutions innovatrices Canada, dans lequel le gouvernement fait connaître des défis publics afin d’obtenir de nouveaux résultats — il sert de premier client à l’innovateur sélectionné. Nous croyons fermement qu’il y a une possibilité de recentrage des structures et évaluations existantes de l’approvisionnement afin de soutenir l’élargissement des capacités nationales et l’amplification des points sectoriels forts, ainsi que de promouvoir la réussite des entreprises dirigées par des femmes et des Autochtones. Nous demandons au gouvernement du Canada d’élargir le recours aux approches, puis de partager les pratiques exemplaires avec d’autres ordres de gouvernement.

« Toute la fabrication au Canada devrait être de la fabricationde pointe! »

« Les choses qui freinent ma croissance sont l’argent et le marketing. Le marché veut ce que j’ai; maintenant, il ne me faut que des ressources pour que je me donne à fond. »

Renforcer les programmes existants
Nous appuyons l’engagementdu gouvernement fédéral dans le budget 2018, soit d’augmenter avec le temps les fonds des quatre plateformes fédérales de l’innovation axées sur les entreprises : le Programme d’aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches, le Fonds stratégique pour l’innovation, le Service des délégués commerciaux du Canada, et les Agences de développement régional. Cela aidera à amplifier la R. et D. des entreprises, la commercialisation, l’adoption de la technologie, l’amélioration, la croissance des exportations et le perfectionnement des compétences pour la croissance économique. Nous avons aussi un conseil spécifique sur la façon de renforcer ces programmes.

Tous ces mécanismes peuvent devenir plus efficaces en rassemblant les services dans un guichet uniqueà accès simplifié pour les entreprises au potentiel de croissance élevé. Pour le moment, l’information est diffuse, et l’adoption est fragmentaire et inefficiente.

Service des délégués commerciaux (SDC)
Nous recommandons que le SDC repose sur le rendement (en lui donnant des objectifs de croissance des exportations); de former les PME pour l’exportation; d’intégrer les délégués commerciaux aux entreprises phares; de piloter un programme d’échange de délégués industriels/commerciaux afin que les sociétés puissent acquérir directement des connaissances et de l’expérience sur les marchés mondiaux de l’exportation.

Fonds stratégique pour l’innovation (FSI) et programmes de développement régional axés sur la fabrication de pointe
Le Fonds stratégique pour l’innovation, nouveau et consolidé, est un programme précieux qui aide beaucoup de solides propositions à obtenir du soutien. Toutefois, ses niveaux existants de financement ne suffisent pas pour que le programme concrétise son potentiel relatif au déblocage de la croissance. Nous demandons une recapitalisation du Fonds stratégique pour l’innovation et du soutien aux programmes de développement régional axés sur la fabrication de pointe.

Talents mondiaux
Nous demandons au gouvernement du Canada d’élaborer une stratégie mondiale du talent, semblable à celle de la formation en commerce international (FCI) pour les talents C-Suite, axée sur l’exportation, qui permet de cartographier les forces et faiblesses des talents canadiens afin de mieux documenter les futurs programmes de formation et de recherche de talents. De plus, nous demandons au gouvernement de rendre permanente la stratégie mondiale du talent.

PR et DE
Pour encourager l’amélioration de l’entreprise, le programme de recherche scientifique et de développement expérimental (PR et DE) doit être revu. Actuellement, les entreprises privées sous contrôle canadien reçoivent généralement un remboursement annuel qui peut atteindre 35 % des premiers 3 millions de dollars de dépenses admissibles.En plus de la lenteur du processus de demande, ces paramètres sont déphasés par rapport à la sorte derecherche qui se fait à l’ère numérique en cours.

De plus, il est nécessaire de mener un examen permettant de remédier aux lacunes qui découlent de la progression naturelle d’une entreprise en croissance. Même si le programme de la recherche scientifique et du développement expérimental (RS&DE) appuie efficacement les activités de R-D au Canada, la production est souvent ensuite transférée vers d’autres pays. Les nouveaux programmes et les programmes existants devraient permettre de maintenir la production de ces entreprises au Canada grâce à la mise en place d’autres mesures incitatives à cet effet.

Mesurer le succès

  • Se trouver parmi les 10 premiers pays pour l’approvisionnement gouvernemental en produits technologiques de pointe (actuellement 55e au classement )
  • Faire passer au moins 25 PME dans la catégorie des grandes entreprises (500 employés et plus) ou des entreprises phares

Conclusion

L’économie canadienne devient numérique, et les fabricants canadiens jouent un rôle important dans cette transformation. Nos propositions comportent des objectifs ambitieux et demandent du leadership et de la coordination de tous les intervenants : administrations fédérale, provinciales et municipales, universités et industrie. Nous ne pouvons tout faire seul.

Le moment est venu pour le Canada de prendre l’initiative et d’atteindre les objectifs qui importent pour nous. En travaillant ensemble et en misant sur des projets existants tels que l’initiative des supergrappes et le Fonds stratégique pour l’innovation, nous pouvons fabriquer des produits, avoir des infrastructures et des solutions pour des soins médicaux supérieurs, tout en devenant plus diversifiés et durables sur le plan économique. En même temps, nous pouvons créer de meilleurs emplois pour une main-d’œuvre compétente, inclusive et très numérisée, améliorer la qualité de la vie de tous les Canadiens en misant sur les compétences en numérisation, en robotique, en fabrication additive, etc.

Cet engagement a besoin d’investissements provenant de nous tous, car c’est ainsi que le Canada continuera d’être un exemple pour le monde. Les manufacturiers canadiens sont prêts à faire leur part dans les projets proposés, en continuant d’être innovateurs, équitables et durables.
#MIEUXfabriqueauCANADA

Principaux indicateurs de rendement clés du secteur de la fabrication de pointe pour 2030
Objectif proposé d’ici 2030 Contexte Justification
Faire en sorte que le Canada figure parmi les cinq premiers pays selon l’indice de facilité de faire des affaires dela Banque mondiale. Le Canada figure actuellement au 18e rang des 190 pays du monde
  • Il s’agit d’un paramètre reconnu mondialement qui est fondé sur des normes uniformes. Le classement est actualisé chaque année selon le moins lourd fardeau attribuable à la réglementation gouvernementale.
Viser un délai de réponse de 90 jours pour l’établissement, le maintien ou l’élargissement de capacités de fabri-cation de pointe Selon les expériences que les membres de la Table de stratégies économiques sur lafabrication de pointe ont vécues avec Investissement Québec.
  • Favoriser l’établissement de nouvelles capacités de fabrication grâce à un délai rapide, mais réaliste.
Augmenter le taux de croissance de l’investissement direct étran-ger (IDE) à 100 %. Le Canada affiche actuellement un taux de croissance de l’IDE de 7 % (ce taux est de 134 % aux É.-U.)
  • Rattraper le concurrent direct du Canada en Amérique du Nord afin d’attirer des IDE similaires.
Faire en sorte que le Canada se classe parmi les 15 premiers pays de l’OCDE selon l’indice de facilité de faire des affaires de la Banque mondiale en ce qui concerne le délai d’approbation moyen d’un projet.Le Canada occupe actuellement le 34e rang sur 35 pays
  • Il s’agit d’un paramètre reconnu mondialement qui est fondé sur des normes uniformes. Le classement est actualisé chaque année selon le moins lourd fardeau attribuable à la réglementation gouvernementale.
Pourvoir 60 000 emplois dans le secteur de la fabrication de pointe au cours des dix prochaines années. Le Canada doit combler un écart de 60 000 emplois dans le secteur manufacturier au cours des dix prochaines années.
  • Il faut pourvoir ces emplois pour maintenir la croissance qui est actuellement prévue.
Ajouter 24 000 emplois pour les femmes dans le secteur manufacturier au cours des trois prochaines an-nées. Pour combler l’écart attendu, il faut tirer parti des groupes sous-représentés.
  • L’emploi chez les femmes est proportionnellement plus touché par l’automatisation et les nouveaux processus de fabrication. Parallèlement, les femmes sont sous représentées dans le secteur manufacturier.
Réduire l’écart d’investissement du Canada dans les technologies de l’information et des communications (TIC) par rapport aux É.-U. de 20 % à 30 %. L’écart actuel par rapport aux É.-U. en ce qui concerne les investissements dans les TIC se chiffre à 40 %.
  • Rattraper le concurrent direct du Canada en Amérique du Nord pour réussir la transition à Industrie 4.0.
Faire passer le pourcentage de PME manufactu-rières qui adoptent Industrie 4.0 de39 % à au moins 75 %. Canada hésitent encore à adopter Industrie 4.0.
  • Le secteur manufacturier à l’échelle mondiale effectue la transition à Industrie 4.0. Le Canada a la capacité de devenir un chef de file en matière de fabrication automatisée dans la plupart des domaines manufacturiers.
Faire en sorte que le Canada figure parmi les dix premiers pays en ce qui concerne l’approvisionnement gouvernemental en produits techno-logiques de pointe Le Canada se classe actuellement au 55e rang.
  • Le gouvernement doit devenir l’un des premiers clients pour les produits technologiques de pointe. Cela enverra non seulement un signal aux clients du secteur privé, mais permettra aussi au gouvernement d’appliquer ses technologies et de démontrer leur utilisation.
Faire en sorte qu’au moins 25 PME devien-nent de grandes entreprises(comp-tant au moins 500 employés) ou des entreprises phares. Les PME canadiennes ont souvent besoin d’aide pour franchir la dernière étapede croissance élevée pour devenir une entreprise phare.
  • Selon des paramètres établis par les entreprises, indentifier un petit ensemble d’entreprises à croissance élevée ont recours au soutien à l’expansion offert par les secteurs public et privé pour atteindre plus rapidement leur but de créer un nouvel ensemble d’entreprises phares au Canada.