Traitement de l’intelligence artificielle : Conclusion

 

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Conclusion

Depuis les années 1950, l'IA occupe une place prépondérante dans l'informatique et constitue un sujet d'intérêt, notamment pour le dépôt de brevets. Ce rapport recense 85 144 inventions brevetées liés à l'IA à travers le monde entre 1998 et 2017, dont environ 2 %, soit 1 516 inventions brevetées, sont associés à des chercheurs et à des institutions canadiennes. En décomposant davantage ce sous-ensemble canadien, on trouve 618 inventions brevetées liés à l'IA impliquant au moins une institution canadienne et 1 419 inventions brevetées impliquant au moins un chercheur canadien. Dans l'ensemble, le Canada se classe au sixième rang pour le volume brut d'inventions brevetées, que ceux-ci soient associés à des chercheurs ou à des institutions.

À l'échelle internationale, la Chine et les États-Unis sont en tête de peloton dans la course à l'IA. En 2011, un pic d'inventions brevetées dans le domaine de l'IA a transformé le paysage, une grande partie de cette activité provenant de la Chine. La Vision par ordinateur et le Traitement naturel du langage sont les Applications d'IA qui sont à l'origine de la plupart des activités, tandis que les Sciences de la vie et sciences médicales, et le Transport sont les Domaines de l'IA les plus brevetés. L'Apprentissage machine éclipse toutes les autres Techniques d'IA, tant à l'échelle nationale qu'internationale.

Au Canada, il existe plusieurs pôles d'activité dans ce domaine. Chacune des supergrappes offre un environnement propice à l'éclosion de nouveaux talents, en se concentrant sur les industries locales de ces zones géographiques précises. Cela crée des pôles d'activité, chacun ayant sa propre spécialisation, comme le montre la carte des grappes des RMR présentée dans la partie sur les institutions canadiennes. D'autres initiatives ont été mises en place au Canada, notamment l'initiative IA équitable et l'Initiative sur l'intelligence artificielle entre le Canada et le Royaume-Uni, chacune se concentrant sur des objectifs distincts pour faire progresser la collaboration internationale et nationale, l'éthique et la politique dans le domaine de l'IA. En outre, le Canada a créé la Stratégie pancanadienne en matière d'intelligence artificielle, une initiative de 125 millions de dollars qui met en relation les principaux acteurs du domaine afin de garantir la collaboration, l'équité et le progrès économique.

En ce qui concerne les Domaines de l'IA, le Canada est très spécialisé dans les Sciences physiques et ingénierie ainsi que dans les Sciences de la vie et sciences médicales, deux des domaines les plus brevetés. Toutefois, un domaine dans lequel l'innovation canadienne pourrait progresser est celui des Transports, pour lequel la spécialisation relative du Canada est très inférieure au reste du monde. Pour ce qui est des Applications d'IA, le Canada est plus diversifié que les États-Unis, qui eux excellent dans les domaines du Traitement naturel du langage et de la Vision par ordinateur par rapport aux autres sous-catégories d'Applications d'IA.

À l'échelle mondiale, la répartition par sexe des chercheurs qui sont titulaire d'inventions brevetées en lien avec l'IA est d'une femme pour trois hommes. Au Canada, ce rapport est d'une femme pour six hommes. Cet écart ne s'explique pas simplement par le ratio de diplômés en ingénierie ou en sciences et laisse plutôt entrevoir d'autres causes. Le ministère des Femmes et de l'Égalité des genres a mis en place un certain nombre d'initiatives pour inciter les jeunes femmes à poursuivre leurs études et faire en sorte qu'elles soient à l'aise pour rester dans ces postes et gravir les échelons de ces institutions. La sensibilisation à la PI serait un complément bienvenu à ces initiatives.

Comme le domaine des technologies de l'IA est en constante croissance et évolution, il est important de tenir compte des défis auxquels l'IA est confrontée au Canada, en particulier le maintien en poste des talents et le maintien des institutions implantées au pays. Le marché de l'IA est incroyablement concurrentiel lorsqu'il s'agit de trouver des fonds auprès des investisseurs, car ceux-ci sont attribués selon le principe « premier arrivé, premier servi ». Les résultats confirment également l'intensité de la concurrence sur le marché de l'IA au Canada en matière de dépôts de brevets, comme l'indique l'ICPI. Contrairement aux États-Unis, les modèles de financement canadiens favorisent les entreprises établies au détriment des entreprises qui demandent un premier financement.Note de bas de page 44 Cette différence de stratégies de financement se reflète dans le taux élevé d'acquisition d'institutions canadiennes par des entreprises américaines. À l'avenir, il sera intéressant de voir comment le Canada s'adapte à l'évolution rapide de l'IA et comment les institutions parviennent à tirer parti de leur PI pour appuyer leurs décisions opérationnelles et leur croissance. Quoi qu'il en soit, à mesure que l'IA sera mieux définie et comprise, on peut s'attendre à ce qu'elle soit de plus en plus réglementée au niveau national et international, mais à l'heure actuelle, de nombreuses possibilités s'offrent aux acteurs pour fixer les normes et influencer la vitesse à laquelle cette technologie est mise en œuvre dans notre vie quotidienne.